Histoire du village médiéval de La Garde-Guérin en Lozère (Occitanie). Chemins de randonnées: GR®72, GR®700 Voie Régordane, Tour du Chassezac et du Cévenol. |
Au cours du XIe siècle, une garnison fut construite dans le village, créant une sorte de police chargée d’assurer la sécurité des voyageurs. Pour financer cela, certaines taxes étaient collectées, notamment les droits de péage (sur tous les biens ou voyageurs qui passaient par là), les frais de guidage (pour la protection des voyageurs et des marchandises), les frais de cartelage (sur les denrées alimentaires mesurées à la carte), les frais de pulvérisation (lorsque les troupeaux soulevaient de la poussière !) et bien d’autres frais.
Par la suite, La Garde-Guerin mit en place un système vassal laïc, organisé selon les maîtres des écoles de chevalerie et prônant l’égalité des droits et des devoirs pour tous. Ce phénomène était inhabituel en France à cette époque, mais il ne fut jamais égalé et se transforma en "Chevaliers pariers" (ainsi nommés car ils étaient égaux en droits). Bien qu’Aldebert III (évêque de Mende) ne puisse même pas savoir ce qui s’était passé là-bas, après plusieurs tentatives, en 1163, il réussit à assiéger La Garde, entraînant un groupe de nobles qu’il avait convaincus du coût excessif des droits et du comportement injuste des "Chevaliers pariers". Ensuite, La Garde fut confiée à la famille Guerin du Tournel, d’où le nom du village La Garde-Guerin. Les "Chevaliers pariers" partageaient la seigneurie et possédaient chacun une maison avec un puits. Les maisons étaient séparées par des "rues" très étroites (d’environ 12 pouces de large !) appelées "Pans du Roi" ; cela servait à délimiter leurs propriétés, créant ainsi une indépendance où "chacun devait veiller à ses propres affaires".
En 1258, 31 propriétés furent recensées. Même aujourd’hui, il est encore possible de voir les mêmes 31 maisons ! À partir de 1260, les "Chevaliers pariers" élisaient deux d’entre eux chaque année, prêtant serment devant l’évêque. Ils étaient responsables du partage des revenus et de l’entretien du chemin. En 1367, Louis d’Anjou, comte du Maine et deuxième fils du roi de France, institua une foire de trois jours pour la Sainte-Catherine (le 25 novembre) et un marché les lundis. En 1721, cette foire fut déplacée au 29 septembre (jour de Saint-Michel, le saint patron du village).
Au XVIe siècle, l’évêque de Mende, Renaud de Beaume, vendit ses parts dans le village au seigneur de Morangies, qui détenait alors la majorité. À la fin du XVIe siècle, pendant les guerres de religion, le château et le village furent incendiés. Le village fut immédiatement reconstruit par les héritiers des "Chevaliers Pariers". Son style Renaissance est appelé "Regordanien", en lien avec la Voie Régordane et certaines caractéristiques architecturales, comme les entrées de carrosses visibles dans la rue de l’église à Villefort et dans d’autres villages situés le long de la Voie Régordane. En 1722, le château fut de nouveau incendié en raison de la négligence d’un fermier. Cela s’est produit parce que les propriétaires préféraient se rendre à Versailles et laissaient le château aux fermiers qui n’en prenaient pas soin.
Tous les anciens droits et charges furent finalement abolis lors de la Révolution française de 1789. En 1795, alors que le château était en ruines à cause de l’incendie, l’une des tours s’effondra sur une maison et tua la plupart des habitants. La construction de la route actuelle commença en 1840. La Voie Régordane ne servait alors plus que de chemin de transhumance, pour déplacer les animaux vers les pâturages saisonniers. En 1929, le château, le donjon et l’église furent classés Monuments Historiques et le village devint un site inscrit. En 1992, La Garde-Guerin reçut le label de l’un des plus beaux villages de France.
L’église, supposée dater du XIIe siècle, est de style roman provençal et dédiée à Saint Michel. La voûte en berceau est en pierre de taille. La croisée de la nef et de l’abside est soutenue par un double arc saillant construit sur des piliers. Les chapiteaux sont tous différents, sculptés parfois avec des motifs de feuilles, de fleurs ou d’animaux, parfois avec des personnages bibliques énigmatiques. Le sommet des colonnes est souvent orné d’un motif à carreaux. Le chœur est orné d’arcs harmonieux avec de petites colonnes ou des chapiteaux simples. Deux vitraux laissent entrer la lumière. Sous le chœur, une petite tombe taillée dans la roche abrite les Consuls des "Pariers" de La Garde. Le portail est constitué de trois projections moulées jusqu’au tympan. Elles sont sculptées dans une pierre massive. La petite ouverture jusqu’à la porte illumine l’autel au coucher du soleil.
Les cloches : L’une des cloches date de 1643. Elles sont suspendues aux arches et forment ce que l’on appelle en français un "clocher-mur", littéralement un "clocher mural". De part et d’autre, nous pouvons voir des contreforts qui soutiennent la poussée vers l’extérieur de la voûte.
Le château : Il est situé au point le plus nord-est du village, soit l’endroit le moins accessible, le plus facile à défendre. L’organisation d’un évêque en 1058 a enregistré l’existence du château de La Garde. Nous pouvons imaginer, à partir des ruines, qu’il y a eu des reconstructions et des transformations successives du château au cours des XVIe et XVIIe siècles, notamment pendant les guerres de religion.
La tour : L’époque de sa construction n’est pas déterminée (entre le XIIe et le XIVe siècle). Elle mesure 21,50 mètres de haut et est une tour voûtée de trois étages ; le premier étage servait à stocker la nourriture et les autres à vivre. Il y avait autrefois un autre étage, mais il a été détruit.
Les remparts : Beaucoup ont été démolis pour donner au village plus de lumière du jour et les fossés ont été remplis de pierres provenant des remparts. Selon la région, les remparts restants peuvent atteindre 8 à 10 mètres de hauteur avec une épaisseur moyenne de 1,65 mètre. Ils sont construits en blocs de grès réguliers noircis par le soleil. À l’origine, ils étaient entourés de larges fossés taillés dans la roche, sauf à Chassezac où les remparts étaient situés au bord des falaises. Beaucoup d’entre eux ont été reconstruits ; de la période originale, il n’en reste que quelques-uns.
L’histoire de la famille du château de La Garde-Guerin
De Diane Morang à toute ma famille perdue, avec les armoiries.
Dans l’Armorial Général de J. B. Rietstap, nous trouvons un seul blason des armes de la famille Morange : D’azur à trois chérubins d’argent. On dit que la famille qui portait ces devises héraldiques était originaire de Lyon. En réalité, il n’a jamais existé de "famille" portant ce nom et arborant ces devises, du moins si nous entendons par "famille" au moins deux générations. Cet armorial fut accordé à Bedien Morange (ou Morangies), "Théologien français", né à Paris en 1638 et décédé à Lyon en 1703. Il était Vicaire Général du Diocèse de Lyon et ne laissa pas de descendance. Pour un compte rendu historique de sa vie, voir Lyonnais dignes de mémoire, II., 192. Revue du Lyonnais, V., 193. La famille de Morangies, comme elle était initialement écrite, prit son nom d’un domaine du Languedoc, antérieurement à 1444. Le nom était auparavant Molette, qui fut conservé, la famille étant connue sous le nom de Molette de Morangies dans la lignée principale, et simplement Morange dans les branches secondaires. C’était une famille d’origine très ancienne, apparaissant d’abord en Languedoc, et distinguée par ses alliances et ses importants services militaires.
Avant la Révolution, le Languedoc était l’une des provinces les plus vastes et importantes de France. Il était bordé au nord par le Lyonnais et l’Auvergne, et par le Rouergue et le Quercy, subdivisions de la Guyenne ; à l’est par le Rhone, qui le séparait du Dauphiné et de la Provence ; au sud par la Méditerranée, la province du Roussillon et les Pyrénées ; et à l’ouest par la Guyenne et la Gascogne.
La famille apparaît pour la première fois en 1237, lorsque nous découvrons qu’un certain Bertrand de Molette possédait, en janvier de cette année-là, certaines terres de Raimond de la Garde, dans le Languedoc. Bertrand de Molette a également obtenu, en mars 1248, un "fief noble" de Guillaume Blanc et Agnes, sa femme. En mai 1258, il a reçu un autre "fief noble" de Barthelemi et Guillaume Merle. La même année, il occupait le château de la Garde-Guerin.
Le 17 mai 1264, Bertrand a reçu de Guion Chanier, notaire, Bertrand de Peyrenal, Bernard de Magotes, Bertrand de Molette, "co-seigneurs" (co-seigneurs d’un manoir) de la Garde-Guerin et de Hugen de Garde-Moyenne, prieur de Prevenchères, certaines terres dans le Languedoc. Son fils Barthelemi de Molette a obtenu, le 12 novembre 1293, des terres supplémentaires à la Garde de Thomas de la Garde. Il a vendu, le 10 janvier 1310, à Helix de Planchamps, veuve de Guillaume de Beauvoir, une partie et des terres de la Garde, vente ratifiée par Catherine, sa femme, et par Jean et Bertrand, leurs fils. Parmi ces fils, Bertrand de Molette portait le titre de "chevalier" et de co-seigneur de la Garde-Guerin. Dans son testament, daté du 18 décembre 1330, il mentionne son fils Jean de Molette, seigneur de la Garde-Guerin. Le 5 septembre 1392, il a acquis une propriété considérable grâce à Agnes de Chateauneuf, qui était probablement une parente. Jean s’est marié, par contrat daté du 5 juillet 1395, avec Jeanne de Peyrebasse, fille du noble Raimond de Peyrebasse.
La famille Peyrebasse était originaire de Guyenne, qui jouxte le Languedoc, et portait comme armoiries : "Au 1 de sinople a un flambeau a deux chandelles allumées d’arg." Jean a rédigé son testament le 13 août 1425, dans lequel il mentionne ses enfants : Jean, dont nous parlerons bientôt, Claude, Leons, qui a épousé Armand Firmin, Amaradge, qui a épousé Jean de Fontaine, et Miracle, qui a épousé le Seigneur de Monteil des Vaus. Raimond et Philippe ont également joué des rôles importants dans la famille, avec l’apparition du nom Morangies pour la première fois.
Jean de Molette, chevalier, Seigneur de Morangies, co-seigneur de la Garde, s’est marié, par contrat, le 31 décembre 1444, avec Hélix de Grille, fille de Bertrand de Grille, du diocèse de Saint Fleur. La famille Grille du Languedoc portait comme armoiries : "Des gueules à la bande d’argent chargée d’un grillon de sable." Ils ont été anoblis en tant que marquis en avril 1684. Il n’est pas clair de qui Jean de Molette a hérité de la propriété de Morangies, mais étant donné que la famille Peyrebasse était propriétaire d’un lieu appelé Morangies, il est facile de conclure qu’il a obtenu ces terres de sa mère, Jeanne de Peyrebasse. Jean de Morangies a rédigé son testament le 4 novembre 1466, et un codicille le 7 février 1477, dans lequel il mentionne ses enfants : Azias, dont nous parlerons bientôt, Claude, Guigon, Jean, prieur de Guillostre, Claude, qui a épousé Antoine Falcon, Delphine, qui a épousé Gilbert de Malbac, seigneur de Briges, Jeanne, qui a épousé Jean de Pierre, seigneur de la maison de Bernis, et ancêtre de cette lignée, Catherine, abbesse de Saint Gernieux.
Azias de Molette-Morangies, chevalier, seigneur de Morangies, co-propriétaire de la Garde-Guerin, s’est marié, par contrat, le 30 avril 1487, avec Marguerite de Herail, fille de Jean de Herail et Gabrielle Budes. Dans son testament, daté du 23 novembre 1498, il mentionne ses enfants : Louis, dont nous parlerons bientôt, Claude, Guigon, Anne, Françoise, Louise, Gabrielle et Antoinette.
Louis, seigneur de Morangies, co-propriétaire de la Garde-Guerin, etc., dans son testament daté du 25 mai 1546, mentionne ses enfants : Claude. Charles, seigneur de Felgerolles. Gui, destiné à l’église. Louise. Gabrielle. Anne. Marguerite, qui a épousé en 1556 Jacques d’Isar de Villefort.
Claude, seigneur de Morangies, ambassadeur d’Henri II, roi de France, à la cour ottomane, a été nommé, le 16 février 1563, par Charles IX, maître des écuries, un poste très élevé à l’époque, et a reçu en juillet 1572 l’Ordre de Saint Michel. Il s’est marié, par contrat, le 10 juin 1555, avec Françoise Guinoard, fille de Claude de Guinoard, seigneur et baron de Reure, de Grisac, de Banc, de Saint Florens, etc., et Florette des Poredets-de-Maillanc. Dans son testament, daté du 11 septembre 1576, il mentionne ses enfants : Antoine. Charles. Jean-Antoine. Baltuzard, qui a été adoubé et a reçu l’Ordre de Saint Jean de Jérusalem en 1579 (Templiers ?). François, seigneur d’Ombret, de Recour, etc. Il a rédigé son testament le 9 mai 1655, dans lequel il mentionne ses enfants : Charles, de Plagnac. Antoine, de Provenchises (probablement Prévenchères). Hugues. François. Françoise, qui a épousé Louis de Cubières, seigneur de Cheylar et Pousilbac. Gabrielle, qui a épousé Henry (ou Henri?) de la Garde. Anne.
Antoine se maria, par contrat, le 9 février 1571, avec Marie de Naves, fille de Claude de Naves, seigneur de Mirandol. Il rédigea son testament le 25 mai 1586, mentionnant ses enfants : François, dont nous parlerons bientôt, et Charles. La famille Naves obtint un blason le 15 janvier 1647 : "D’azur à une fasce ondée d’argent." François, l’aîné des fils, seigneur de Morangies de la Garde-Guerin, sénéchal d’Alteyrne, Veilles-Passis, Baume, co-propriétaire de Villefort et marquis de Morangies, fut le premier chambellan de Monseigneur, le frère du roi Louis XIII, le 8 janvier 1631. Il fut également tuteur des enfants royaux à partir du 23 juillet 1634. Il épousa, par contrat, Marie de Louet de Colvisson le 19 février 1608, et rédigea son testament le 9 décembre 1636, dans lequel il mentionna ses enfants : Charles, dont nous parlerons prochainement, Marie, qui épousa Nicolas de Chantel, seigneur de Contras (situé à quelques kilomètres au nord-ouest de Bordeaux), Françoise, religieuse, Jeanne, religieuse, et Gabrielle, qui épousa François d’Alboy en 1640.
Charles, Baron de Morangies, reçut une commission du roi Louis XIV le 26 mai 1651 pour former une compagnie de cavalerie. Il reçut deux lettres, l’une de Sa Majesté le 28 octobre 1652, et l’autre de Monseigneur, l’oncle du roi, le 29 octobre, pour rejoindre l’armée en Italie avec sa compagnie. Il fut breveté par un édit royal le 4 juillet 1665 en tant que bailli du Gévaudan et gouverneur de la ville de Marvejols. Le 21 juin 1639, il épousa Marguerite Félice de Montmorency par contrat et rédigea son testament le 2 août 1682, mentionnant ses enfants : Charles. Scipion, décédé à Dunkerque en tant que lieutenant-colonel d’un régiment d’Allnis. Jacques Louis, qui accompagna le Prince de Conti et mourut sans descendance. Annet, chevalier de Malte, commandant de l’Ordre de Saint-Félix, décédé en tant que gouverneur d’Orange. François, abbé de Morangies et prieur de Prévenchères. Joseph. Hyacinthe, abbé de Pylaumes.
Charles, Comte de Morangies, Marquis de St. Alban, Baron de la Garde-Guerin, seigneur de Pylaumes, etc., servit en Hongrie sous le Maréchal de Coligny, avant de revenir en France en 1664. Il fut Gouverneur de Marvejols de 1677 à 1681. Par contrat, il épousa Catherine de la Fare le 10 janvier 1668, fille de Charles de la Fare-Laujere, Marquis de Montelar et Lieutenant Général de l’Armée Royale, également Gouverneur de Roses. Dans son testament de 1714, il ne mentionna qu’un seul fils : Charles-Auguste, Colonel dans un régiment portant son nom, chevalier de l’Ordre Royal et Militaire de Saint-Louis, et Brigadier-Général dans l’armée. Charles-Auguste trouva la mort en 1705 lors du siège de Chives (ou Chivas ?) en Italie, à l’âge de 30 ans. Il épousa Françoise de Chateauneuf par contrat le 5 février 1703, et eut deux enfants : Pierre Charles, dont nous parlerons immédiatement, et Marie Charlotte, religieuse au couvent de Panthemost à Paris.
Pierre-Charles de Morange, Marquis de St. Alban, Baron de la Garde-Guerin, Comte de Morangies, fut successivement capitaine, sous-lieutenant et lieutenant-général de l’Armée Royale. Par contrat, il épousa Louise Claudine de Chateauneuf-de-Randon le 31 décembre 1726, fille de Jacques Thimotes de Guerin de Chateauneuf-de-Randon. De leur union naquit Jean François Charles, colonel d’un régiment, qui épousa Marie Thérèse de Beauvilliere de St. Aignana et eut un fils : François Paul, décédé en tant que capitaine d’un régiment d’infanterie, après avoir épousé Charlotte d’Aignon des Hubas et donné naissance à François Hyppolite (ou Hypolite) Charles, Comte de Morangies. Ce dernier se maria en 1806 avec Adelaide l’Anglade du Cheyla de Montgros.
Jean Anne, Vicomte de Morangies et St. Alban, fut maréchal de l’Armée Royale, colonel d’un régiment et commandant en chef des gardes nationales du Languedoc. Il fut également chevalier de l’Ordre Royal et Militaire de Saint-Louis. Le 31 janvier 1781, il épousa Margaret Thérèse de la Vaysiere de Cantoinet et eut un fils : Jean Adam Guillaume-Gustave, né en Languedoc le 10 avril 1791. Celui-ci se maria le 18 juillet 1813 avec Albertine Marie Zoé, fille d’Antoine Bonne, Marquis de Regnauld de Parcieu, conseiller de l’ambassadeur français à la Cour de Vienne, et eut un fils : Adam François, né en novembre 1815. Jean Adam, ainsi qu’Alexandre, Grand Vicaire d’Auxerre, et Michaëlle, décédée sans descendance, complètent cette lignée noble.
Jean Adam de Morangies, né vers 1733, épousa le 5 novembre 1763 Marguerite, fille de Benjamin Blondel, de Bordeaux. Il s’installa là-bas, devenant ainsi le fondateur de la branche bordelaise. À cette branche appartenait Benjamin Morangies, né à Bordeaux vers 1765, selon la tradition familiale. Ce dernier épousa une fille du maire de Bordeaux. Il est probable qu’il soit le fils de Jean Adam de Morangies et de Marguerite, fille de Benjamin Blondel, qui s’étaient mariés deux ans plus tôt. En 1811, un certain Benjamin de Morangies occupait le poste de ministre à la Cour d’Espagne. Le 6 mars 1815, nous trouvons un Benjamin Morangies portant le titre de "Général" et commandant du Département du Var, ayant réuni à Fréjus la garnison de Dragerigran et les gardes nationales. L’ordre de la Légion d’Honneur fut institué par Napoléon en 1802, et entre 1807 et 1812, 29 ministres plénipotentiaires reçurent la croix de Chevalier de cet ordre. Les armoiries de cette famille se blasonnent ainsi : "D’azur, au cor-de-chasse d’argent, lié de gueules, accompagné de trois molettes d’éperon d’or ; couronne de marquis." Les supports sont deux lions couronnés d’or.
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Il était une fois, au Moyen Âge, un petit hameau nommé simplement "La Garde". Les voyageurs et les marchands empruntaient le Chemin de Régordane (GR700), reliant le Massif central à la Méditerranée. Ce chemin, autrefois connu sous le nom de l’"Estrade", était vital pour le commerce et les échanges entre les terres intérieures et la côte.
À la demande de l’évêque de Mende, La Garde devint un poste frontière stratégique. Une garnison de chevaliers fut chargée de protéger les voyageurs et les marchandises sur la Regordane. Leur mission : assurer la sécurité et la fluidité des échanges. Au XIIIe siècle, le nom de "Guérin" fut ajouté à celui du village, et La Garde devint "La Garde-Guérin". Les chevaliers de La Garde-Guérin formaient une communauté économique et militaire. Ils prêtaient serment à l'évêque de Mende et se partageaient les responsabilités : péage, guidage des voyageurs, protection des animaux et des marchandises. Chaque chevalier possédait une "parérie" (ou portion) du chemin de Régordane, qu'il entretenait avec soin.
Au cœur du village s'élevait la majestueuse tour médiévale. Haute de 21,50 mètres, elle dominait les environs. Son appareil à bossage unique dans la région témoignait de son importance. À ses pieds, les vestiges du logis seigneurial rappelaient le pouvoir des consuls nobles de La Garde-Guérin. Les clans des "Gaucelmes", des "Hérail", des "Bertrand" et des "Gaules" se réunissaient pour maintenir la paix et décider des statuts. Ils étaient les gardiens de ce lieu chargé d'histoire, où les échos des chevaux et des marchands résonnaient encore dans les ruelles pavées.
Aujourd'hui, La Garde-Guérin continue de veiller sur le Chassezac, telle une sentinelle du passé. Ses remparts racontent les exploits des chevaliers, et la tour garde jalousement les secrets de son donjon médiéval. Et si vous vous promenez dans ses ruelles, peut-être entendrez-vous encore le murmure des voyageurs d'autrefois, portant leurs espoirs et leurs marchandises le long de la Regordane.
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