Visite du village de Barre-des-Cévennes et ses environs en Lozère |
La Place de la
loue
Sur cette petite place, située à l'entrée nord-ouest du village, se tenait lors des grandes foires de printemps et d'automne, la "loue": des bergers, des domestiques ou des ramasseurs
de châtaignes attendaient, assis sur le parapet, qu'un éventuel employeur les embauche. Barre était considérée comme la cité des foires. Leur nombre varia, au cours du temps, de douze à quinze par
an. Celles du printemps et de l'automne pouvaient attirer jusqu'à dix mille personnes venues des départements limitrophes, mais aussi du Var, du Vaucluse et des Bouches-du-Rhône. Ce village-rue était protégé à chacune de ses extrémités par une porte fortifiée. L'une d'entre elles se dressait près de la place de la Loue: appelée porte de Florac, elle fut détruite au début du 19ème siècle.
La Fontaine du Théron
Barre est construit au niveau du contact des grès et des micaschistes. De cette zone imperméable s'échappent plusieurs sources et
suintements qui alimentent les Fontaines et les puits des jardins des villages. La fontaine du Théron, qui est la plus ancienne, fut plusieurs fois restaurée. La maison-type barroise est généralement plus haute que large, vraisemblablement pour ne pas trop empiéter sur les terres exploitables. Au rez-de-chaussée, on trouvait
la boutique, l'atelier, la remise ou l'écurie; au premier étage, la cuisine et une ou deux chambres à coucher au-dessus. Surmontant le tout, le pailler, où étaient stockés le foin et la
paille.
Les Roches et plantes des
murs
Différentes roches ont été utilisées pour la construction des murs de Barre, surtout le calcaire et la quartzite pour les maisons auxquels s'ajoutent dans les murs de soutènement, un
peu de grès, de granite, ou de micaschistes pour les toits. Ces roches viennent des environs immédiats de Barre où elles forment l'ossature du paysage, comme nous pouvons le vérifier au premier plan,
en direction du Sud-Ouest.
La végétation des murs doit surmonter à la fois le manque de sol et la sécheresse. Pour résister à ces conditions, trois stratégies sont possibles: - passer la mauvaise saison à l'état de graines comme les plantes annuelles (arénaire à feuilles de serpolet - arenaria serpyllifolia); - faire des réserves d'eau comme les plantes grasses (orpin blanc - sedum album); - se dessécher sans mourir comme les lichens, et les mousses qui, en dégradant le substrat, créent un peu de sol pour les plantes supérieures (celles qui ont des fleurs donc des graines: arénaires, orpin...). De chaque côté de la ruelle s'ordonnent les jardins construits en terrasses. Ce dispositif, propre aux pays de montagne, permet en réduisant 1a pente, de retenir la terre. La tradition orale veut que les seigneurs du lieu aient accordé, sans redevance, ces jardins à leurs tenanciers.
La Place des
écoles
Au moyen-âge, "place de la Pourcarié", elle servait de marché aux porcs. Puis les boeufs, les chevaux et les mulets leur succédèrent. Elle fut alors appelée "place du foirail".
C'était l'endroit le plus important de la foire. Les plus grosses sommes d'argent s'y échangeaient. Pendant la guerre des Camisards (1702 - 1704), cette place fut défendue par une grande palissade en bois. Pendant la Révolution de 1789, la garde nationale s'y livra au
maniement d'armes. Elle devint alors "place d'armes". Aujourd'hui, c'est la "place des écoles".
La Place de la Madeleine
Au 18ème siècle, les consuls de Barre firent construire cette fontaine. La municipalité la coiffa, à la fin du 19ème siècle, d'une
tête de Marianne, personnification de la République. A la même époque, un peuplier, symbole de la liberté, fut planté par la jeunesse républicaine. De cet endroit, on peut voir quelques maisons bourgeoises: elles s'ouvrent sur la rue par de larges porches qui permettraient d'abriter les attelages et les
charrettes. Les jours de foires, le marché aux grains s'installait sous ces voûtes et sous celles de la mairie. la plupart de ces maisons datent du 17ème et du 18ème siècles. Elles
témoignent du passé florissant de ce village qui comptait une vingtaine de voituriers (marchands-transporteurs) qui descendaient vers la plaine, charges de laine et de châtaignes, et remontaient avec
du sel, du vin et de l'huile.
Le Château
Edifié au 12ème et au 13ème siècle, il fut entièrement reconstruit vers le début du 16ème siècle. De 1710 à 1715, il fut remanié par le seigneur
de Barre qui fit graver ses armoiries au-dessus de la porte d'entrée. A cette époque, deux tours furent ajoutées. Pendant la Révolution de 1789, les armoiries disparurent, victimes d'un vigoureux
martelage. Au début du 19ème siècle, la tour maîtresse fut supprimée lors d'un agrandissement.
Le Temple
Commencé
en 1823, achevé en 1826, ce temple fut le troisième. Son architecture est semblable à celle de tous les temples édifiés à cette époque . Le premier temple fut érigé près de l'église en 1608, peu
après l'arrivée du protestantisme dans la région. Il n'en subsiste qu'une pierre, aujourd'hui visible sur la façade d'une maison de la rue principale, où l'on peut lire : "Qui est de dieu, oit la
parole de Dieu, 1408". Les protestants construisirent un second temple sous le village en 1675. Il fut détruit sur ordre du roi en 1685, lors de la Révocation de l'Edit de Nantes, ce qui les
obligea à tenir leurs assemblées religieuses dans la montagne.
L'Eglise
Elle fut vraisemblablement édifiée au 12ème siècle. Sa nef voûtée en plein cintre est de style roman. Diverses adjonctions latérales, de style
gothique, ont agrandi l'édifice primitif: au 14ème siècle, une chapelle (côté nord), dans laquelle figurent les armoiries des seigneurs de Barre; au 15ème siècle, trois chapelles au sud. Cette église
est classée Monument historique depuis 1931. Devant elle se trouve la place de la Bladarié où se tenait, au Moyen-Age, le marché aux grains, puis à partir du 16ème siècle, le marché aux moutons.
La Place de
l'Orient
Sur cette place où s'est tenu depuis le 16ème siècle le marché aux porcs, se dressait la troisième fontaine de Barre. A l'entrée de la grande rue s'élevait la porte des Cévennes, détruite en 1836 parce qu'elle gênait le passage des charrettes. Les maisons jouxtant cette porte, et celle de Florac, furent réquisitionnées lors de la guerre des Camisards afin de loger
les soldats du Roi. Barre fut à cette époque, l'une de leurs principales garnisons. On remarque la présence d'un grand nombre de frênes qui ont une forme particulière, dite en têtard, du fait d'un élagage régulier. Cet arbre préfère les sols
relativement profonds et humides mais l'homme l'a privilégié ici au détriment de ses concurrents directs, saules, trembles, noisetiers. Les Celtes et les Germains le considéraient déjà comme un arbre sacré, censé attirer la foudreet les pluies bienfaisantes. Son bois dur et élastique, très apprécié dans
l'ébénisterie, sert à la fabrication des manches d'outils. Les premiers skis étaient en bois de frêne. Les paysans utilisent son feuillage comme appoint alimentaire pour les bêtes. Dans certaines
régions ses feuilles permettent de confectionner une boisson rafraîchissante appelée frênette. Il a été transplanté, en dehors de ses lieux de prédilection, le long des routes, des chemins ou des
haies.
La Place des Ayres
Ainsi dénommée parce qu'autrefois la plupart des paysans de Barre venaient y battre au fléau leurs céréales. Cette technique, connue
depuis l'époque gallo-romaine est restée longtemps la plus répandue.
Can noire
Devant vous se dresse un versant abrupt interrompu en son milieu par un replat. Ce replat correspond à un lambeau de la pénéplaine qui, à la fin de l'ère primaire (entre 280 et 230 millions d'années)
résultat de l'érosion complète de la grande chaîne hercynienne. La présence de nombreuses sources et l'accumulation d'éléments fins, forment une zone propice à l'installation des près, cultures et
bâtiments. Au dessous du replat se trouvent des roches mises en place entre 350 et 280 millions d'années, pendant l'ère primaire: ce sont essentiellement des micashistes et des granites. Ici, les pentes raides, les sols superficiels et acides sont recouverts par les landes à genêts, bruyères, fougères et thym des Cévennes. Quelques bosquets de chênes
sessiles et quelques alignements de frênes et de saules le long des ruisseaux brisent cette monotonie.
On trouve au-dessus du replat, des grès, dolomies et calcaires, déposés par les mers du Secondaire, entre 230 et 190 millions d'années. Là, les pentes très raides, souvent caillouteuses, sont lentement colonisées par le pin sylvestre. Quelques bosquets de hêtres parsèment ce bois clairsemé.
Les sols, généralement pentus et pauvres, ne permettent qu'un maigre élevage ovin. Cette activité pastorale a profondément modifié le paysage en concentrant les prés fauchés sur les terres les plus fertiles et les moins pentues, les parcours sur les terrains très abrupts et rocailleux. Elle a aussi mis en place toute une infrastructure pour rendre cette zone mieux exploitable (chemins, canaux d'irrigation, murs de soutènement...) et elle est à l'origine de la variété des milieux (bois, landes, prés) et d'une assez grande diversité des espèces végétales.
Affleurement de
grès
De l'autre côté de la route, le talus gréseux présente des couches entrecroisées qui se sont déposées dans des eaux fluviales au courant violent. Les galets qu'elles contiennent
possèdent des angles peu émoussés indiquant qu'ils ont été peu charriés. Ce grès très friable est généralement collé par de l'argile verdâtre enrichie de mica blanc sans trace de calcaire. Il
témoigne de l'arrivée de la mer, il y a 200 millions d'années. Sur cette paroi, les plantes doivent compenser l'érosion intense par leur possibilité de développement rapide et être également en mesure de supporter une certaine
sécheresse, On rencontre quelques rares camomilles des rochers et plantains carénés.
Grès érodés
Une dizaine de mètres en contrebas du sentier, le grès montre des zones dénudées fortement érodées. Ce sont des zones très actives de départ des
matériaux, surtout lors des importantes chutes de pluies d'automne et de printemps. Les plantes ne peuvent s'y installer. Seule l'implantation d'arbres pourrait stopper ce processus. Leurimportant
système racinaire maintiendrait le sol pendant que les branches le protègeraient de l'agressivité des pluies. Ces grès sont surmontés de dolomies, calcaires et marnes contenant des fossiles marins: moules, pectens (genre de coquilles Saint Jacques)...
La Forêt
La
prédominance de la couverture arborescente caractérise le paysage qui s'étale vers l'est. Plus de 60% de la surface sont recouverts de bois, dont 40% de résineux. Parmi eux, beaucoup sont des espèces
introduites par l'Office national des Forêts: pin laricio et sapin de Nordmann sur les parties hautes du relief, pin Douglas dans les dépressions. On trouve aussi, généralement relégué dans les sols
superficiels et pauvres, le pin sylvestre, espèce indigène qui a colonisé d'anciens parcourss à moutons abandonnés à la fin du 19ème siècle. Les feuillus n'occupent que 20% du territoire boisé: ce
sont essentiellement des hêtres, des chênes sessiles et des bouleaux.
Les Rochers ruiniformes
Le Castelas est une butte témoin de l'ancienne couverture calcaire que l'érosion a séparé des grands Causses. il fut occupé vers
2500 avant J.-C. par des population venues des garrigues languedociennes. Sur ces trois rochers que l'érosion a laissés, se trouvent une dizaine de trous rectangulaires. Ils auraient supporté la base d'une tour à signaux en bois.
Plantes des rochers
Ces rochers offrent aux plantes un milieu comparable à celui des murs mais elles y sont installées depuis plus longtemps. La plupart se
sont réfugiées le long des fissures ou des replats où elles trouvent un peu d'éléments minéraux et organiques, laissant auxlichens le soin de coloniser les parois lisses. La dolomie crée ici des
conditions particulières de sol favorables à certaines plantes: kernerie des rochers, valériane de Hoppe. L'érosion y creuse des petites cavités servant d'abri à certains oiseaux: rouge-queue noir
(l'été), accenteur alpin (l'hiver) …
La Vallée du
Malzac
Au centre du paysage, le Malzac serpente au milieu d'un relief relativement doux et va se jeter dans la Mimente sur le versant Atlantique après on long parcourss, tandis que le
Grisoulle, à gauche, est un affluent du Gardon qui coule vers la Méditerranée proche, en découpant des versants abrupts dans le relief. La pente du Grisoulle est six fois plus forte que celle du
Malzac. Dans quelques milliers d'années, il n'est pas impossible qu'il capture ce dernier et modifie profondément le paysage. Le petit col qui les sépare partage les eaux. La ligne "de partage des eaux", passe aussi par le Castelas et la Can noire. L'érosion du Malzac, plus faible, a laissé
davantage de terres favorables aux cultures et aux prés. Cela permet aux exploitations d'avoir quelques troupeaux de bovins.
Le climat, le relief et les sols de cette région l'obligent à centrer son économie sur des activités pastorales et forestières peu productives alors que la diversité du climat et des milieux engendrent une grande variété d'espèces végétales et animales, source de richesse biologique.
Le Parc national des Cévennes s'est employé à préserver cette richesse en réintroduisant certaines espèces disparues: chevreuil, cerf, grand tétras, castor et vautour fauve.
Les Eboulis
Vous vous trouvez ici à la limite du grès et du calcaire. Ce dernier est composé de minces couches surmontées d'autres plus épaisses. L'eau
pénètre dans les interstices de la roche et, sous l'action du gel, la fait éclater. Les couches de la base, plus fissurées, sont éliminées plus rapidement: ainsi se créent les surplombs que vous
pouvez observer à trois niveaux différents. Ces milieux rupestres jouent un rôle écologique important parce qu'ils servent de refuge à certaines espèces végétales (oseille à feuille en forme d'écusson) et animales
(chouette chevêche). Un peu plus bas, quelques suintements entretiennent une végétation de milieux humides: prêle, eupatoire chanvrine. C'est un lieu de rendez-vous pour de nombreux papillons (demi-deuil, silène) qui sont les seuls à pouvoir puiser le nectar au fond des corolles profondes des eupatoires
et des cirses.
Ancien hôtel de villégiature avec un jardin au bord de l'Allier, L'Etoile Maison d'hôtes se situe à La Bastide-Puylaurent entre la Lozère, l'Ardèche et les Cévennes dans les montagnes du Sud de la France. Au croisement des GR®7, GR®70 Chemin Stevenson, GR®72, GR®700 Voie Régordane (St Gilles), GR®470 Sources et Gorges de l'Allier, GRP® Cévenol, Montagne Ardéchoise, Margeride. De nombreux itinéraires en boucle pour des randonnées et des sorties à vélo d'une journée. Idéal pour un séjour de détente et de randonnée.
Copyright©gr-infos.com