La petite ville des Vans est située en Ardèche (Auvergne-Rhône-Alpes) sur les bords du Chassezac. Chemins de randonnées GR®4, GR®44 et GRP le Cévenol.

Blason des Vans

Les Vans en Ardèche

Terme celtique signifiant "versant" ou du radical oronymique ligure (préceltique) "van" voir "ven"

Alt. 175 m / Latitude : 44.404688 | Longitude : 4.131917

Les Vans en Ardèche (Auvergne-Rhône-Alpes)

Les Vans en Ardèche (Auvergne-Rhône-Alpes) 1Les Vans est une commune située dans le département de l'Ardèche en région Auvergne-Rhône-Alpes, au cœur d'un bassin près de la rivière Chassezac. Elle fait partie du parc naturel régional des Monts d'Ardèche et de la zone périphérique du parc national des Cévennes. Son climat est de type méditerranéen, avec un été chaud et sec, et un hiver doux et humide.

Les Vans en Ardèche (Auvergne-Rhône-Alpes) 2Les premières traces de présence humaine dans la région des Vans remontent à la période préhistorique, comme en témoignent les nombreuses grottes ornées et les dolmens. Plus tard, l'époque gallo-romaine laisse également son empreinte grâce à la voie romaine qui traverse le territoire. Les Vans n'apparaît en tant que ville qu'au XIIe siècle, sous l'influence de l'abbaye de Saint-Gilles-du-Gard, qui possède l'église Saint-Pierre-aux-Liens et son bourg. La ville se développe grâce au commerce et à l'artisanat, notamment le travail du cuir et la fabrication des outres. Elle est entourée d'un mur d'enceinte, percé de quatre portes, qui la protège des attaques.

Au XVIe siècle, Les Vans est touchée par les guerres de religion, et passe à la Réforme. L'église est détruite, et reconstruite au XVIIe siècle dans un style baroque, avec un magnifique retable offert par Claude de Roure, abbé de Malons. La ville connaît alors une période de prospérité, grâce à la culture de la soie et du mûrier.

Au XVIIIe siècle, Les Vans devient le chef-lieu d'un canton, et accueille plusieurs personnalités, comme le marquis de Mirabeau, le père du célèbre orateur de la Révolution française, ou le naturaliste Olivier de Serres, qui réside au Pradel. La ville participe activement à la Révolution, et voit naître plusieurs figures locales, comme le général Dugas-Montbel ou le député Jean-Baptiste de Borne.

Au XIXe siècle, Les Vans connaît un essor démographique et économique, grâce à l'agriculture, l'industrie et le commerce. La ville se modernise, avec la construction de la mairie, du tribunal, du théâtre, du lavoir, de l'hôpital, et de plusieurs écoles. Elle bénéficie également de l'arrivée du chemin de fer, qui la relie à Alès et à Aubenas. Les Vans passa à la Réforme au 16ème; retour au catholicisme et fortifications démantelées en 1629. 2 foires annuelles accordées par Charles VII en 1453. Réunion et association en 1973 des communes de Brahic, Chassagnes et Naves.

Les Vans en Ardèche (Auvergne-Rhône-Alpes) 2Les Vans sont situées dans le Parc national des Cévennes et offrent des paysages variés, entre montagnes, plateaux et rivières. Les randonneurs y trouveront de nombreux sentiers de randonnée, notamment le GR®4, GR®44 et GRP le Cévenol qui traverse la commune.

Les Vans en Ardèche (Auvergne-Rhône-Alpes) 1L'église Saint-Pierre, construite au XVIIe siècle, et la chapelle Sainte-Philomène, datant du XIXe siècle. La commune compte également plusieurs musées, dont le Musée du patrimoine ardéchois, qui retrace l'histoire et les traditions de la région. Enfin, le marché hebdomadaire des Vans est réputé dans la région pour sa convivialité et la qualité de ses produits locaux, en particulier les fruits et légumes de saison, les fromages et les vins de l'Ardèche.

La ville des Vans occupe le centre d'un bassin arrosé par le Chassezac. Elle est dominée au sud-ouest par l'arête déchiquetée du Serre de Barre, dernier sommet oriental des Cévennes du bas Vivarais. Les Vans est un agréable lieu de villégiature et le point de départ vers de nombreuses excursions dans le Vivarais cévenol et la vallée du Chassezac. les plus spectaculaires mènent au village de Thines (15km au nord par la D901, la D13 et la D513), perché au-dessus d'un torrentet qui possède une église construite en grès de couleurs différentes, à celui de St Jean de Pourcharesse (18km au nord par la D10) d'où la vue sur les "becs" de la Banelle et le Guidon du Bouquet est saisissante. On peut aussi, par la D113, remonter la vallée de la Borne, très encaissée, jusqu'aux Beaumes.

Le bois de Païolive. Ce chaos calcaire s'étend sur un peu plus de 15 km carrés sur les deux rives du Chassezac. Il est constitué d'énormes blocs de rochers aux formes étranges dont certains rappellent la forme d'animaux fantastiques. En empruntant un sentier qui s'embranche sur la D252 en venant des Vans, on arrive en vingt minutes à la corniche du Chassezac. La rivière, d'un vert émeraude, coule entre des falaises blanches de 150 mètres de haut, absolument verticales, et creusées de nombreuses grottes.

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Les Vans en Ardèche (Auvergne-Rhône-Alpes) 3Le pays des Vans
Il y eut jadis ici de modestes héros, pour défricher un carré moins pierreux que le reste, ou pour mener au long des chemins incertains des troupeaux en route vers le sud et leurs pâturages d'hiver, ou bien vers le nord et les grandes prairies de juillet. Il y eut aussi par là des bannis de toutes sortes, depuis les contrebandiers du sel de l'Ancien Régime jusqu'aux Chouans du Vivarais, qui valaient bien ceux d'ailleurs, combattants oubliés d'une cause brumeuse, celle d'une monarchie et d'une Église enfin accueillantes pour tous les pauvres bougres de la terre. Sans oublier, bien sûr, les bandits de grand chemin.

Centre des VansD'un bout à l'autre de ces deux pays, les traversant comme un coup de sabre, il y en a peut-ètre un troisième, celui que forme une rivière frissonnante comme son nom, et qu'on appelle le Chassezac. Il vient de plus haut ; c'est l'un des multiples fils du Mont Lozère. Il se jette un peu plus bas, dans la rivière Ardèche, et il est pour elle comme un frère cadet. Dans le pays bleu, qui est celui des schistes et des grès, il creuse une vallée plus profonde que le sillon d'un laboureur du temps jadis. Dans le pays blanc, qui est celui du calcaires, il s'enfonce d'un coup, et déroule soudain sous la pas étonnés du promeneur un long ruban vert ou noir, à des centaines de mètres plus bas. Sur le plus haut des promontoires dominant la rivière, il y a comme une sentinelle, entre la roche et le vent : c'est le vieil ermitage de Saint-Eugène, si haut, si aérien, si blanc, qu'on ne sait plus très bien en l'observant si c'est un peu de terre qui s'élève vers le ciel, ou bien un peu de ciel qui vient illuminer la terre.

Une telle variété de paysages, et donc de ressources, ne pouvait laisser indifférents nos lointains ancêtres. On retrouve leur trace, depuis le Paléolithique, au long du Chassezac, par exemple à l'Abri des Pêcheurs devenu célèbre grâce à une équipe de préhistoriens passionnés. Sur les plateaux calcaires, les dolmens et les grottes sépulcrales abondent : la pêche, la chasse, l'agriculture et l'élevage enfin, nourrirent en ces lieux des peuples aux noms oubliés. Sur l'éperon barré de Casteljau, on distingue la traces d'une villa gallo-romaine, ainsi que les ruines du castel médiéval de Cornillon. Car, bien sûr, le chemin qui réunissait le haut et le bas pays était jalonné de places fortes.

Vers le sud, sur un mufle de grès venu flairer la grande route menant d'un côté vers la grande abbaye bénédictine de Saint-Gilles et de l'autre vers la cité mariale du Puy-en-Velay, il y avait le chàteau de Banne. Imprenable, peut-être vieux de dix siècles, il brûla pendant la grande Révolution, tout comme la proche Commanderie de Jalès, depuis laquelle les Templiers, puis les Hospitaliers de Saint-Jean régnèrent pendant un demi-millénaire sur un peuple de paysans fournisseurs de blés, de châtaignes, et de convers.

Un peu plus au nord, il fallait franchir le Chassezac : ce fut l'oeuvre des moines de Saint-Gilles, dès le XIIème siècle, et ils s'installèrent de part et d'autre de leur pont, dans les prieurés de Chambonas et des Vans.

Marché des Vans le samedi matinTrois châteaux, en outre, surveillaient le passage : celui de Chambonas, longtemps confié à des seigneurs descendus de leur nid d'aigle de la Garde-Guérin, vendu après la Révolution aux Chanaleilles qui en modifièrent considérablement l'aspect, celui de Navel, dont l'un des seigneurs fut, dès 1274, le roi de France Philippe-le-Hardi, enfin celui de Chassagnes, qui appartenait à la puissante Famille des Montjeu.

Naturellement, les moines furent de grands constructeurs d'églises : celle des Vans a disparu dans la tourmente des guerres de Religion ; rebâtie au XIIème siècle, on aime y saluer surtout un magnifique retable baroque, oeuvre du peintre brabançon retiré aux Vans, Jean Engelbert, en 1682, ou encore les stalles qui proviennent de l'abbaye détruite des Chambons, sur la commune de Borne, un peu plus haut en Cévenne. Mais on peut encore admirer la belle église romane de Chambonas, celle de Navel, ou encore celle de Gravières avec son retable de pierre représentant l'arbre de Jessé. À plus de 400 mètres d'altitude, l'église de Saint-Jean-de-Pourcharesse, avec sa toiture de lauzes, ses mâchicoulis, son vieux porche roman, veille encore sur la draille qui montait de Joyeuse vers l'auberge de Peyre, où la rejoignait le raide chemin qui grimpait depuis les Vans.

Les Vans en Ardèche (Auvergne-Rhône-Alpes) 4La grande route laissait un peu vers l'ouest, dans une sorte de golfe entouré par la rudesse cévenole, la petite ville des Vans, qui offrait, dans ce pays calciné où les pentes étaient abruptes, à la fois un peu d'espace et un peu d'eau. On sait que les travailleurs de la peau, de la laine des moutons en transhumance, étaient là dès le XIIIème siècle, sans parler de tous ceux qu'attiraient la paysannerie d'alentour, des fabricants de tonneaux à ceux qui faisaient des galoches.

La ville s'entoura de remparts à la fin du XIVème siècle, pour se protéger des Routiers ou des Tuchins qui ravageaient le plat pays. C'était une seigneurie ecclésiastique, bien que le bailli royal ait tenu cour de justice au coeur même de la cité, à partir de 1413. C'est peut-être pour cela que la Réforme y éclata avec autant de vigueur ; et pendant des siècles, la petite cité huguenote résista à la pression des campagnes catholiques, tout en leur fournissant dès le Grand Siècle des graines de vers à soie, des outils, accompagnés de prêts à des taux fréquemment usuraires, qui lui permirent bientôt de s'approprier les terres, de construire des filatures, et même de petits châteaux comme celui du Scipionnet, dont les tourelles narguaient la vieille noblesse terrienne et catholique.

Les Vans en Ardèche (Auvergne-Rhône-Alpes) 5Rien d'étonnant à ce que la Révolution ait été précédée ici par toute une agitation hostile aux bourgeois des Vans, et qu'on appela la révolte des Masques, parce que les malandrins se barbouillaient le visage. Mais, pendant la Révolution, ce fut une toute autre musique ; toute la paysannerie catholique s'assembla en armes dans la plaine de Jalès, en 1790 et 1791, pour défendre le Roi et la Foi. Pleins d'espoir, les princes émigrés fomentèrent une révolte dite "conspiration de Saillans" qui s'acheva par l'incendie du château de Banne, et par le massacre, le 14 juillet 1792, sur la place de la Grave aux Vans, de prêtres malencontreusement réfugiés dans la contrée.

Le conflit socio-religieux ne s'apaisa que très lentement, au XIXème siècle, avec le départ des grandes familles protestantes vers des cieux plus tolérants, et aussi plus rémunérateurs, et l'incessante arrivée des montagnards attirés par les filatures et les moulinages, comme dans toute la Cévenne. Le temple, bâti en 1824 sur la mute de Saint-Paul-le-Jeune, modeste rotonde à péristyle, a toutefois bien belle allure.

Ruelle des VansLe siècle de l'industrie laissa plus de souvenirs que de traces. On a longtemps extrait du charbon à Pigère, à l'extrémité nord du filon d'Alès. On recouvrit le Bourdaric, le modeste ruisseau des Vans, qui coule encore, mais sous la place de la Grave. Le grand homme du siècle, aux Vans, fut le chirurgien Léopold Ollier (1830-1900), dont la statue vit un moment passer un modeste tramway qui reliait par les Vans, Aubenas à Saint-Paul-le-Jeune. Et la murmurante fontaine, sur la place du Marché qui est toujours le coeur de la ville, date aussi de ce temps-là.

Le samedi matin, jour du marché, dans les rues et sur les places des Vans, les deux pays se rencontrent. Des hippies chevelus et barbus descendent encore de la Cévenne pour proposer leurs fromages : des oléiculteurs montent des Cruzières ou d'ailleurs pour vendre leur huile, qui concurrence celle de Nyons sur le plan de la qualité. Les viticulteurs offrent un petit coup de merlot, de viognier, de sirah : et ces vins du Vivarais, récemment promus au grade de vins d'appellation contrôlée, en valent bien d'autres. Et puis, il y a la foule des badauds, qui viennent acheter une salade et deux oignons, ou rien acheter du tout, simplement humer les odeurs, écouter la rumeur de la foule, goûter le soleil. Le pays des Vans. Par Michel Rissoan. Publié par La Fontaine de Siloë.

Les Vans en Ardèche (Auvergne-Rhône-Alpes)6Le petit hameau du Mognard (route de Villefort à env. 8km des Vans)
Avant 1914, il y avait 7 maisons habitées, ce qui faisait 13 adultes et 14 enfants au Mognard. L'école du Mas de la Font distante de 500 m a été construite en 1912. L'institutrice nous faisait tricoter des chaussettes pour les soldats. Quelques femmes portaient la coiffe blanche ou noire; nous mettions des braillettes (culottes de l'époque) avec dentelles et lacets. Pour la laine, nous avions ne quenouille et un rouet, l'eau n'était pas dans les maisons, mais mon père (à l'avant-garde) avait capté une source (distante de plusieurs centaines de mètres) pour alimenter le bassin-lavoir qu'il avait construit en 1898. Il soudait les tuyaux avec des cuillers en étain... le service y était passé !...

On s'éclairait avec des lampes à pétrole, des lampes pigeon (essence), des lampes à huiles "lum" ou des lanternes à bougie. La cheminée servait aussi bien pour faire la cuisine et chauffer la pièce principale, la bassinoire et les pierres chaudes pour les lits. La lessive se faisait une fois par mois dans une grande cuve avec des cendres de sarments de vigne... nous faisions notre toilette dans la cour du cheval. Il y avait 3 ou 4 chèvres par famille et 50 moutons au Mognard. Nous avions une vache pour l'hiver que l'on tuait au printemps avec les voisins, un cochon par famille, élevé sur un an, poules, lapins et un cheval à moitié avec le voisin. Dans toutes les familles on élevait des vers à soie; une fille travaillait à la filât des Vans. Le vin se faisait dans chaque maison. Mon père allait en charrette le vendre jusqu'au Bleymard en Lozère (50 km), il partait avant le jour et revenait de nuit..; fatigué, il s'endormait sur sa charrette... mais la jument Mira connaissait le chemin..." Propos recueillis auprès d'une grand-mère née au Mognard en 1903.


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