Construite en 1852, l'église de Jaujac est un édifice néo-classique, caractérisé par une nef voûtée (voûtes d'arêtes), deux collatéraux, un transept. |
L'église dans laquelle vous venez de pénétrer est relativement récente: elle fut terminée en 1852. Au milieu du XIX° Siècle, la population de Jaujac atteignait 2800 habitants (moins de 1200 aujourd'hui): ainsi y a-t-il un lien entre la construction de l'église actuelle dont les dimensions sont imposantes (52m. de long, 24m. de large) et la croissance démographique que connut Jaujac dans la première moitié du XIX° siècle le nombre croissant d'habitants et (ou) de fidèles a pousser le conseil municipal et le conseil de fabrique (équivalent au conseil paroissial actuel) à construire une église adaptée au poids démographique de la commune.
En fait, ces considérations démographiques ne furent pas les seules à l'origine de la construction de cette église surdimensionnée: on sait que la première moitié du XIX° siècle correspond à une époque de reconquête catholique après les troubles révolutionnaires, et Jaujac n'a pas échappé à ce mouvement. Dès 1829, un premier projet d'agrandissement fut conçu. On sait très peu de choses sur l'ancienne église, il semble qu'elle possédait quelques caractéristiques architecturales romanes, cependant on peut supposer qu'elle a subi des modifications au XVII° siècle. En tout cas, en 1830, le conseil de fabrique a signalé "qu'il y aurait à faire des réparations urgentes à l'église qui sont d'une extrême nécessité vu que le toit menace de crouler ". En définitive, on décide, en juillet 1848 de raser l'ancienne église et d'en constriure une nouvelle plus grande. Les travaux qui durèrent de décembre 1848 à mars, coûtèrent 40.000F environ.
L'architecte avait conçu un édifice néo-classique, caractérisé par une nef voûtée (voûtes d'arêtes), deux collatéraux, un transept. Il semble que le conseil municipal et le conseil de fabrique aient jugée la largeur prévue insuffisante et aient convaincu l'architecte d'élargir la nef en transformant la voûte initiale en voûte en anse de panier (tout en conservant les voûtes d'arêtes). Dans la mesure où des murs plus épais ne sont pas prévus, ainsi que des contreforts plus puissants, on vit apparaître très rapidement une lézarde longitudinale au sommet de la nef. Ainsi peu de temps après sa consécration par Mg Guibert, évêque de Viviers, on installa des tirants et des ancres en X visibles sur les murs extérieurs (1859). Ces travaux ont permis à la structure de tenir jusqu'au début des années 1990, periode qui vit une nouvelle détérioration de la voûte, ce qui nécessita la fermeture provisoire de l'église et de gros travaux de réparations. Lorsqu'on sait que le clocher d'origine s'écroula en 1897, que le nouveau clocher fut à son tour ébranlé par la chute d'un avion anglais sur le village en 1963, on prend conscience de l'histoire mouvementée de l'église de Jaujac.
On pénètre dans l'église de Jaujac par un discret narthex surmonté d'un arc plein sur lequel repose la tribune; celle-ci est bordée d'une balustrade. Les collatéraux sont eux mêmes surmontés de voûtes d'arêtes; la nef (et ses quatre trayées) est caractérisée par des arcs doubleaux en anse de panier. Une corniche court le long de ce vaisseau qui étonne par sa lumière et sa blancheur. Le chœur, légèrement surélevé (deux marches) permet d'accéder aux sacristies. On trouve ici un arc plein cintre entre deux arcs doubleaux et les cinq pans de mur percées de trois ouvertures déjà citées. En 1937 un décor imitant la pierre de taille (aujourd'hui recouvert par le nouvel enduit) soulignait la rigueur architecturale de cet ensemble particulièrement lumineux. D'une manière génerale, le décor (peinture et vitraux) mérite que l'on s'y attarde.
Les vitraux des collatéraux sont consacrés la Vierge. Ceux du collatéral nord exposent, depuis l'autel consacré Marie, jusqu'à l'entrée de l'église: la naissance de Marie; la présentation de Marie au temple; le mariage de Marie et Joseph.L'Annonciation: superbe vitrail où l'on peut lire "Je vous salue Marie, pleine de grâce" et "Voici la servante du Seigneur".
Ceux du collatéral sud exposent des apparitions de la Vierge, depuis l'orgue en direction de l'entrée: Saint Dominique qui se voit donner le scapulaire de la Vierge; Louis XIII consacre la France à la Vierge Marie; Apparition de la Vierge auprès de Catherine Labouré en 1830, rue du Bac à Paris. La Vierge est en pied , tendant les bras. Il sort de ses mains des rayons de lumière, symboles des grâces que Marie accorde aux hommes. Autour de Marie, une formule; "O Marie conçue sans péché priez pour nous qui avons recours à vous; Notre Dame de Lourdes.
Dans le régistre supérieur, les vitraux de la nef doivent être lus en binômes,
vitrail nord-vitrail sud:
Premier binôme, près du chœur: Nord: la vierge (un rosier en fleurs ) autour de la croix. Sud: le Christ (le cep de vigne) et le soleil : deux symboles de l'Euchanstie.
Deuxième binôme: Nord: l'Espérance, Spes, incarnée par l'Eglise symbolisée par une barque. Sud : le sacrement de pénitence.
Troisième binôme: Nord: la Charité, Caritas, symbolisée par le pélican qui s'ouvre le cœur et ne son sang à ses petits. Sud: le sacrement de l'Eucharistie.
Dans le quatrième binôme, on ne peut que repérer le Baptême, l'autre vitrail ayant disparu (vraisemblablement la Foi).
Le décor du choeur est également intéressant:
Au registre inférieur: un remarquable ensemble en bois de noyer , pilastres cannelées et dentelures contribuent à sa finesse.
Au registre médian: trois vitraux, au centre correspondant à l'ouverture axiale, l'Assomption de Marie, encadré à gauche par la Ste Famille, à droite par le St Rosaire. Au-dessus du vitrail de
Assomption, on a peint on calice, surmonté d'une hostie, et encadré d'une gerbe de blé et de deux branches de vigne, symbolisant l'Eucharistie.
Enfin au registre inférieur, l'on retrouve les peintures des trois Venus théologales (la Foi, l'Espérance, la Charité), l'ensemble surmonté de la colombe de l'Esprit-Saint.
L'arc plein cintre est décoré de représentation de St Pierre, à gauche encadré
de Luc et Marc, de St Paul à droite, encadré de Jean et Mathieu (Ces peintures ont été restaurées bénévolement en 1998 par E. Pape, attaches familiales à Jaujac).
Au sommet de la voûte, s'inscrit une remarquable imitation de l'Assomption de Marie, célèbre toile de Murillo. L'ensemble est mis en valeur par un semis de fleurs de lys et de croix (restauration
hiver 2000 par l'Ent Brun-Montauriol).
L'orgue
Il provient d'une église anglicane de Lyon, II a été acheté par le Père Henri Drevon, curé de Jaujac de 1949 à 1988, L'église de Jaujac a accueilli de nombreux organistes comme R. Saorgin et L.
Rebillard. Une restauration est à l'étude, ce qui permettrait à l' église de Jaujac de redevenir un lieu de culture. par Paul Fouque
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L'église de Jaujac, sous la protection de St Bonnet (ou Bonet)
Qui est Saint Bonet ? Issu vers 630 , d'une très noble famille (Syagra, sa mère était romaine et Dieudonné, son père, auvergnat. Bonet fut très tôt l'échanson du roi Sigebert III. Il devint ensuite
gouverneur de Marseille. Mais Dieu désirait avoir un pasteur des âmes. Saint Avit, son frère, deuxième du nom et 28° évêque de Clermont, le désigne comme successeur sur le trône épiscopaL
L'Auvergne connut une grande sècheresse. Bonnet organisa une procession, et avant qu'elle fut terminée, il plut à verse. Bonnet chassait aussi beaucoup de démons du corps des possédés; de nombreux malades furent guéris par son intervention. Ayant eu des inquiétudes de conscience quant à sa promotion épiscopale, il se retira au monastère de Manglieu. Puis il décida d'aller en pèlerinage à Rome, sur le tombeau des Apôtres Pierre et Paul. Dans le golfe de Gênes, il arrêta une tempête comme Jésus l'avait fait sur le lac de Tibériade. De retour en France , il demeura à Lyon. Le Christ lui apparut et lui indiqua le jour et l'heure de sa mort. Ce fut l'an 708, le 15 janvier. L'église célèbre sa mémoire ce jour-là. En 718, l'archevêque de Lyon décida de rendre ses restes à la ville de Clermont. Le corps du saint fut ramené cousu dans une peau de bouc, à dos de mulet. Des miracles eurent lieu dans tous les villages où le cortège s'arrêtait. (René Crozet. Les Saints d'Auvergne)
Mais pourquoi Jaujac ? Il semble probable que la vénération de Saint Bonnet ait un lien avec les barons de La Roche en Régnier, originaires du Velay, devenus seigneurs de Jaujac par le mariage (voir le château de Castrevieille, à côté de l'église). Un des premiers documents témoignant de St Bonet à Jaujac est un acte passé à Génolhac le 12 août 1242. La veuve de Hugues de Jaujac y est désignée comme tutrice de sa fille mineure. Parmi les témoins figure So capella nus Sanctis Boneti de Jaujac. Guigon IV, baron de La Roche en Régnier, épousa Jaujaca , deuxième fille de Hugues, installant cette famille du Velay dans les terres de Jaujac et Meyras. Quoi qu'il en soit, la mémoire de St Bonet demeure vivante à Jaujac où une fontaine et une place portent son nom au cœur du vieux village. par Francette Volle
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La première église de Jaujac a disparu. L'église St Bonet est mentionnée au XIII° siècle, mais à ce jour aucun élément ne peut nous donner des renseignements sur son origine, sa construction. L'histoire du bâtiment commence avec les guerres de religions, même les évènements des premières guerres (1562 à 1567) sont mal connus. Nous savons qu'en 1569, le bourg était au pouvoir des protestants. En 1577, la région est divisée entre les catholiques, dont le chef est Castrevieille, et les protestants dont le chef est Jean Dumes, homme de confiance du Duc de Ventadour (voir le château de Ventadour, commune de Mevras au confluent de l'Ardèche et de la Fontaulière)
Ils signent une suspension d'armes. En 1580, les Etats du Vivarais parlent du rasemcnt du clocher et de la tour de Jaujac, alors qu'en 1583, le chanoine chargé de visiter les églises trouve celle de Jauuac toute ruinée, sauf le clocher et un petit coin de chapelle où se fait le service. Elle est reconstruite.
D'après Henri Vialle, pour construire l'église de Jaujac, le prix-fait fut donné le 23 mars 1606 par seigneurs, consuls et habitants assemblés dans le château de Castrevieille. Les habitants de Jaujac délibérèrent dans le cimetière, le 21 mai 1648, de finir de réparer l'église el le clocher. De dimension restreinte, la voici décrite cn 1715: 15 pas de long, 6 pas de large. bien pavée, voûtée et blanchie, avec deux fenêtres de côté, une ronde au fond de la nef, fort élevée. Le clocher est une tour carrée, fort large avec deux cloches. La décision de construire la tribune est prise en 1678.
Enfin l'an 1849 et le 24 juin, à l'issue des vêpres a été portée processionnellement et bénite la pierre de l'église de Mgr Bonet de Jaujac. C'est la pierre angulaire droite de la sacristie côté ruisseau (côté sud). Construite de 1849 à 1852, sur la base de l'ancienne église démolie, de style néo-grec, l'église actuelle fut consacrée le 22/3/1852 par Mgr Guibert (Croix sur les piliers). L'église et la paroisse sont placées sous la protection de la Vierge Marie (O.M.I. au-dessus de l'entrée). Samt Bonet est patron secondaire, mais l'église porte toujours son nom transrmis de génération en génération.
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