Le Bleymard en Lozère (Occitanie)

Le Mont Lozère, c’est le sommet du sud-est du Massif central, un géant de granit qui domine les Cévennes et les Causses.

 

Le Mont-Lozère

Le Mont-Lozère

Le Mont-Lozère 1Le Mont Lozère, c’est le sommet du sud-est du Massif central, un géant de granit qui domine les Cévennes et les Causses. Il a été sculpté par les glaciers et les rivières, qui ont laissé derrière eux des paysages grandioses, ponctués de rochers aux formes étranges. Mais le Mont Lozère, c’est aussi une terre chargée d’histoire, qui a vu naître et mourir des seigneurs, des guerriers, des saints et des martyrs. Ses châteaux, ses églises, ses abbayes et ses mausolées témoignent de la richesse et de la diversité de son patrimoine. Le Mont Lozère a également été le théâtre de conflits sanglants, notamment pendant les guerres de religion, qui ont opposé catholiques et protestants au XVIe et au XVIIe siècle. Les huguenots, persécutés pour leur foi, ont trouvé refuge dans les vallées et les forêts du Mont Lozère, où ils ont résisté aux assauts des troupes royales. Le Mont Lozère, c’est donc un lieu chargé de mémoire, où se sont croisés et affrontés des acteurs majeurs de l’histoire de France.

Le Mont Lozère offre une nature préservée, qui se décline en une palette de couleurs et de sensations. Au sud, la douceur méditerranéenne permet aux oliviers et aux vignes de s’épanouir, tandis qu’au nord, la fraîcheur atlantique favorise la croissance des hêtres et des sapins. Au sommet, la rigueur continentale se manifeste par des températures pouvant descendre jusqu’à -20°C. Le Mont Lozère est également marqué par la présence de l’eau, sous forme de ruisseaux, de cascades, de tourbières ou de neige, qui sculptent les reliefs et contrastent avec le gris du granit.

Le Mont-Lozère 2L’économie du Mont Lozère repose sur plusieurs secteurs d’activité, qui contribuent au développement du territoire. Le tourisme est le principal moteur économique, avec plus de 300 000 visiteurs par an, attirés par la beauté et la tranquillité des lieux. L’agriculture est également un secteur important, qui emploie près de 10 % de la population active, et qui produit du lait, de la viande, du fromage, du miel et des fruits. L’artisanat, qui perpétue des savoir-faire ancestraux, comme la poterie, la vannerie, la tapisserie ou la coutellerie, représente quant à lui environ 5 % des emplois. Le commerce, qui propose des produits locaux, de qualité et de saison, complète le tissu économique du Mont Lozère.

Le Mont Lozère abrite une faune et une flore exceptionnelles, qui bénéficient d’une protection renforcée. Plusieurs dispositifs ont été mis en place pour préserver la biodiversité, comme le parc national des Cévennes, la réserve de biosphère des Cévennes ou le site Natura 2000 du Mont Lozère. Il présente également une diversité de milieux, qui accueillent une variété d’espèces animales et végétales. Dans les forêts, on peut observer des cerfs, des chevreuils, des sangliers, des écureuils, des pics, des chouettes et des geais. Le grand tétras, qui a été réintroduit sur le Mont Lozère, se reproduit dans les clairières et les lisières. Les toubières sont le refuge de grenouilles, de tritons, de libellules, d’orchidées et de droseras. Les landes sont le domaine de lézards, de vipères, de couleuvres, de busards, de faucons et de circaètes. Les prairies sont le lieu de vie des abeilles, de papillons, de bourdons, de gentianes et de narcisses.

Le Mont-Lozère 3Le Mont Lozère, c’est une culture vivante, qui témoigne de la richesse et de la diversité du patrimoine humain, à travers les époques et les influences. C’est les menhirs, les dolmens, les tumulus et les cromlechs, qui attestent de la présence humaine dès la préhistoire. C’est les vestiges gallo-romains, comme le mausolée de Lanuéjols, qui rappellent l’influence de la civilisation romaine. C’est les châteaux, comme ceux de Castanet, du Tournel, du Boy ou de Florac, qui illustrent la puissance et la noblesse des seigneurs locaux. C’est les églises, les abbayes, les chapelles et les croix, qui témoignent de la foi et de la piété des habitants.

Le mausolée de Lanuéjols. C’est un monument funéraire gallo-romain situé dans la commune de Lanuéjols, en Lozère. Il date de la seconde moitié du IIe siècle après J.-C. et il a été construit par une riche famille, les Pomponii, à la mémoire de leurs deux fils décédés. Il a la forme d’un temple carré avec des niches, des pilastres et des sculptures.

CastanetLe château de Castanet est un magnifique édifice du XVIe siècle, situé à Pourcharesses en Lozère, France. Le nom Castanet provient du mot occitan signifiant “châtaigneraie”, en référence à l’arbre dominant de la région. La terre de Castanet est traversée par deux anciens chemins : Le chemin de Régordane, emprunté par les pèlerins venant du Massif Central en direction de l’abbaye de Saint-Gilles. La via Soteirana, reliant Mende à Villefort par les vallées du Lot et de l’Altier. L’histoire du château remonte au XIIIe siècle, voire peut-être plus tôt. À cette époque, la manse de Castanet était située dans la paroisse de Saint-Victorin-de-Villefort, rattachée au diocèse d’Uzès et dépendante de l’abbaye de Saint-Gilles. Le seigneur d’Hérail, co-seigneur parier de la Garde-Guérin et vassal de l’évêque de Mende, possédait la manse. En 1571, Jacques d’Isarn de Villefort acquiert la manse de Castanet. L’année suivante, il fait construire le manoir de Castanet. Au fil du temps, le manoir est agrandi et embelli par ses descendants. Le blason créé par Jacques d’Isarn, ornant la cheminée, est décrit comme “d’azur à une fasce d’or accompagnée en chef de trois besants et en pointe d’un croissant, le tout d’or”. Vers 1684, le château devient une place secondaire pour la famille d’Isarn. Jacques Joseph d’Isarn, l’héritier, épouse Marie Suzanne de Valicourt, également connue sous le nom de marquise de Villefort, qui fut sous-gouvernante des enfants de France de 1709 à 1744.

BoyLe château du Tournel est un château féodal situé sur la commune française de Saint-Julien-du-Tournel, dans le département de la Lozère. Il a une histoire fascinante. Ancien siège des barons du Tournel : Le château du Tournel était autrefois le siège des barons du Tournel, l’une des huit baronnies du Gévaudan. Ces barons étaient des seigneurs puissants et influents dans la région. Le château est perché sur un éperon rocheux qui domine la haute vallée du Lot. De là, on peut facilement apercevoir le mont Lozère, le point culminant de la région. Une partie des vestiges du château remonte au XIIe siècle. Le château du Tournel protégeait un village non fortifié qui était occupé jusqu’au début du XXe siècle. Il était considéré comme imprenable et a joué un rôle crucial lors des guerres et querelles qui ont marqué la vie médiévale du Gévaudan. Avant le XIIIe siècle, la famille du Tournel se désignait davantage comme seigneur que comme baron. Cependant, vers 1307, la famille a préféré s’éloigner du château de défense et a privilégié le confort du château du Boy dans le Valdonnez. Malheureusement, le château du Tournel a été détruit lors des guerres de Religion par les troupes huguenotes de Matthieu Merle.

Le château du Boy a été édifié aux environs de 1369 sur l’emplacement du “Mas del Boy”. À partir du XVIe siècle, il devient la demeure préférée des seigneurs du Tournel. Après les guerres de Religion, il a été largement restauré, notamment sa cour intérieure. La baronnie des Tournel, l’une des huit baronnies du Gévaudan, s’étendait sur la haute vallée du Lot et sur le Valdonnez. Avant le XIVe siècle, le château principal de la baronnie était le château du Tournel. Cependant, vers 1307, la famille du Tournel décide de s’éloigner de ce château de défense et préfère le confort du château du Boy. En 1369, le château du Boy est amélioré et fortifié pour faire face aux menaces des routiers dans la région. Au XIVe siècle, il est fortement endommagé et brûlé, mais les seigneurs du Tournel le restaurent. En 1445, Armand-Guérin du Tournel, baron, rédige même son testament au château, indiquant que le Boy est devenu le siège de la baronnie. La baronnie du Tournel tombe une première fois en quenouille (le baron n’ayant pas d’héritier masculin). L’héritière, Gabrielle du Tournel, épouse alors un Châteauneuf-Randon, seigneur d’Allenc. Plus tard, en 1726, le château passe aux Molette de Morangiès par mariage. Charles de Morangiès transforme le château dans un style plus moderne au milieu du XVIIIe siècle.

FloracAu XIIIe siècle, le château de Florac dépendait d’abord de la baronnie d’Anduze, qui régnait également sur Alès, Sauve et Sommières. Raymond d’Anduze, baron de Florac, était seigneur de Chabrières, Montvert, Eschamassou (Montvaillant), Pierrefort (La Salle-Prunet), Saint-Laurent-de-Trèves, Castelbouc, Montbrun, Javillet, la Balme (Barre-des-Cévennes), Caodaze (Vébron), Moissac et Saint-Étienne-Valfrancesque. Lui-même rendait hommage à l’évêque de Mende. À la fin du XIVe siècle, le seigneur de Florac cède la baronnie au seigneur de Ventadour, une puissante famille du Limousin. Au milieu du XVe siècle, et jusqu’au milieu du XVIe siècle, la famille de Poitiers Valentinois, dont fait partie Diane de Poitiers, prend possession de Florac avant de céder la baronnie à la famille de La Mark (Ardennes) de Montmorency, de Valois. Ces derniers vendront la baronnie à François de Mirand, Trésorier général de France. L’actuel château de Florac a été reconstruit en 1652, sur un mamelon de tuf, roche qui, avec le calcaire, a été utilisée pour sa construction, sur le site de l’antique château féodal où siégeait l’une des huit baronnies du Gévaudan. Au XVIIe siècle, pendant les guerres de Religion, le château est détruit. Il sera donc reconstruit en 1652. Au moment de la Révolution française, alors que plusieurs châteaux de la région sont détruits (principalement les possessions des évêques de Mende), celui de Florac sert de grenier à sel. Peu de temps après, en 1810, il est vendu à l’État qui l’utilise, et le transforme, comme prison et il en garde encore quelques vestiges (barreaux aux fenêtres, portes de cellules…).

La transhumance sur le Mont-LozèreLe Mont Lozère, c’est aussi une culture populaire, qui se transmet de génération en génération. C’est la langue occitane, qui se parle encore dans certains villages, et qui se chante dans les fêtes et les veillées. C’est la transhumance, qui voit chaque été les troupeaux de bovins monter sur le Mont Lozère, où ils rejoignent les troupeaux de brebis venus des plaines languedociennes. C’est la fête du Mont Lozère, qui célèbre chaque année la fin de la transhumance, et qui rassemble les éleveurs, les habitants et les touristes autour d’un repas, d’un marché, d’un défilé et d’un bal.

La transhumance sur le Mont-Lozère est une pratique ancestrale qui consiste à faire monter les troupeaux de brebis dans les pâturages d’altitude pendant l’été, puis à les faire redescendre dans la vallée à l’automne. Cette tradition permet de préserver la biodiversité et les paysages des Causses et des Cévennes, classés au patrimoine mondial de l’Unesco. Chaque année, la transhumance est célébrée par une fête locale qui rassemble les éleveurs, les bergers, les habitants et les touristes. La transhumance sur le Mont-Lozère est aussi confrontée à des défis, comme la concurrence pour l’usage des terres avec les forestiers, les chasseurs, les promoteurs d’énergies renouvelables, ou encore la présence du loup, qui menace les troupeaux et le moral des éleveurs. Certains éleveurs demandent une régulation du loup, qui est une espèce protégée, tandis que d’autres cherchent des solutions de protection des brebis, comme les chiens patous ou les clôtures électriques. La transhumance sur le Mont-Lozère est donc un enjeu à la fois écologique, économique, social et culturel.

Robert Louis Stevenson a écrit de manière élogieuse sur le Mont-Lozère dans son livre “Voyages avec un âne dans les Cévennes”. Voici quelques-unes de ses citations sur le Mont-Lozère : « Soudain je découvris l’horizon par-delà le sommet, prenant possession d’une nouvelle partie du monde ». Il a décrit le Mont-Lozère comme « un étrange massif nu, parsemé de chaos granitiques aux formes arrondies et ponctué de sources fraîches… ». Ces citations montrent l’admiration de Stevenson pour la beauté naturelle et sauvage du Mont-Lozère. Il a été profondément touché par la majesté du paysage, ce qui a eu un impact durable sur lui et a influencé ses écrits ultérieurs.

 

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