La région autour de Langogne en Lozère (Occitanie). Chemins de randonnées: GR®70 Chemin Stevenson, GR®700 Voie Régordane, GR®4, GR®470 sentier des Gorges de l'Allier et Tour de Margeride. |
Géologie. - Depuis l'époque miocène qui amena les fractures et les plissements généralisés du sol et la surélévation du Gévaudan, suivie d'une transgression des eaux dans la vallée de la Borne vers Villefort, ainsi que l'érosion dans un revers méditerranéen créant les profondes vallées du Tarn et du Lot, il ne semble pas que la pénéplaine du terroir de Langogne ait subi grand changement. Même les faibles revêtement volcaniques pliocènes ne l'avaient guère modifié. Sur un relief bosselé, creusé de vais de compositions cristallines à roches granitiques à peine remarque-t-on quelques encapuchonnements basaltiques échappés des cônes de Montgros, Bonjour, Malesveille.
A l'écart de fonds bourbeux et fangeux esquissés du côté de la Ponteyre et des Fangères, sur la pénéplaine, au revers de la coulée de lave de Barre, sur un sol archéen, micaschisteux, granitique et gneissique, mêlé à une terre arable, s'est tassée l'agglomération primitive de Langogne, adossée à l'abri de la butte de Beauregard, sur les rives du Langouyrou.
Orographie. - Langogne est à 900 m. au-dessus du niveau de la mer, alors que la Lozère dont elle fait partie, est le département de France à altitude moyenne la plus élevée. Elle est comprise entre les 44 et 45° de latitude, plus rapprochée de l'équateur que du pôle et par conséquence dans une zone tempérée. Son climat serait doux s'il ne subissait les variations inhérentes à son exposition et aux hautes montagnes proches, notamment le pic du Finiels qui est à 1.702 m. après avoir atteint plus de 2.000 m. avant l'époque glacière.
Les hivers y sont longs et rigoureux avec parfois - 30" de froid, pour des moyennes de - 5 à -15°. La neige tombe en abondance, certaines années. Par contre, les printemps et automnes sont cléments. L'été est la saison idéale dans une contrée aux journées chaudes et tempérées par des vents faibles et agréables; les nuits sont toujours fraîches. L'agrément d'un séjour est appréciable dans ce pays durant la période estivale auxquel se joignent le charme touristique et une qualité d'eau à nulle autre pareille, que, malheureusement, on n'a pas su utiliser.
Les avantages de villégiature étaient déjà goûtés aux temps anciens. Les Romains venaient y résider aux périodes chaudes de l'année et y faisaient des cures balnéaires aux stations de St-Laurent-les-Bains et de Bagnols-les-Bains. Des abbayes de femmes et d'hommes s'y implantèrent plus tard, souvent en pleine forêt, par exemple dans celle de Mercoire et de Bozon. On cite Mgr de Belzunce comme fervent villégiateur. Une donation de l'ancien monastère des Chambons, pour son dévoûment aux pestiférés de Marseille, l'avait engagé à faire séjour en son château de Naussac tandis que son chapitre s'implantait aux Chambons.
Hydrographie. - La ligne de partage des eaux fait de la Lozère le faîte du toit de la France. Le département ne reçoit d'ailleurs pas une goutte d'eau de ses voisins et cependant on ne compte pas moins de 437 cours d'eau qui naissent sur son sol. Souvent le même mont enfante deux ruisseaux ou rivières, ainsi du Mourre de la Gardille sortent l'Allier qui s'en va vers l'Atlantique alors que le Chassezac se dirige vers le Sud. Il constitue le noud du pays d'où partent de grands affluents des trois bassins du Rhône, de la Garonne, de la Loire.
Les cours d'eau du versant méditerranéen, nés en Lozère sont courts, rapides, par suite de la proximité de la mer et de fortes dénivellations. Certains s'assèchent en été, par déperdition d'eau dans des lits de sable, de l'instabilité des chutes de pluie; d'un manque de glaciers. En hiver, ils sont généralement torrentueux. Les cours d'eau dirigés vers l'Atlantique, de moindre pente, mieux alimentés par sources et pluies, échappent à l'absorption de vais sablonneux et ont une évaporation moins importante. Leur débit est constant et les crues n'arrivent qu'à la fonte des neiges. Leur longueur est généralement importante. Seuls les cours d'eau de la région immédiate de Langogne peuvent être cités ici.
En premier lieu est à nommer l'Allier (Elaver: nom donné à la rivière supposée fleuve de la primitive Aquitaine). Elle est soeur jumelle de la Loire qu'elle ira retrouver au bec d'Allier, près Nevers. Elle prend sa source à 1.423 m. d'altitude, au nord de Chabalier, au Mourre de la Gardille.
Jusqu'à La Bastide-Puylaurent, elle coule dans le gneiss à structure schisteuse, passe près de la ligne de faîtage partageant les versants Atlantique et Méditerranéen, contourne la forêt de Mercoire, sépare la Lozère des départements d'Ardèche et de Haute-Loire, reçoit le Masméjean, près de Luc (ancien vicus Lucus : bois sacré), l'Espezonnette à Lestevenet, le Langouyrou à Langogne, le Donozeau à La Valette, le Chapeauroux au Nouveau-Monde.
Le Français ne connaît guère que l'Allier des plaines du Bourbonnais. Il ignore la splendeur de son cours en amont des limagnes cantaliennes et l'aspect saisissant de sauvagerie dans la vallée qui l'étrangle entre Langogne et Langeac. Dans sa course impétueuse, elle cascade entre les rivages escarpés qui s'élèvent jusqu'aux cimes riveraines des monts du Velay et de la Margeride . Ses eaux s'insinuent entre les roches granitiques, miroitantes de felspaths, mica, quartz, ou des cassures mates, bleutées de basalte, sous des frondaisons de forêts de sapins et de hêtres. Dans les dépressions, entre les monts, s'intercalent des amas de pierres volcaniques concassées et déversées là comme pour stratifier leurs failles géantes. Des traces d'anciennes cultures, aux murs en gradins effondrés, accusent l'abandon de vieux Gabales et Vellaves, las de lutter contre des éléments atmosphériques trop rigoureux et des rendements agricoles trop pauvres. Dommage qu'aucune route ne permette de suivre une rivière aux accidents capricieux dans une vallée tourmentée aux charmes prenants. Seule une voie ferroviaire zigzague dans le val, accrochée à une multiplicité d'ouvrages d'art et donne possibilité d'avoir un aperçu de beautés à peu près inconnues.
Le plus important affluent de l'Allier, dans la région, est le Langouyrou qui s'incorpore au passé de la propre vie de Langogne dont ses rives furent le berceau. Il vient de la colline boisée de Mercoire, passe au Cheylard-l'Evêque, les Choisinets, St-Flour-de-Mercoire et dévale vers l'Allier. Il y a aussi le Donozau, petit ruisseau parti du pic de Bonjour. Il traverse le vallon dans lequel la légende a placé un lac, dit de la Ponteyre, ceinture l'oppidum du Mont-Milan et par une brèche qui aurait été ouverte par les Romains, suivant les uns, par les moines bénédictins du Cheylaret, suivant les autres, vers le village de La Valette, il gagne l'Allier. Enfin, le Chapeauroux, sorti du Truc de Randon, longeait la colline dont le sommet aurait été oppidum Gabale et devenu par la suite forteresse des barons de Randon et maintenant petite ville de grand renom, ensuite du décès du Connétable Duguesclin venu la délivrer des Anglais. Après un passage dans un lit tourbeux, il sautille dans une vallée granitique, vers Auroux, reçoit la Clamouse puis le Grandrieu et s'en va vers l'oppidum de Condres, pour parvenir à l'Allier au Nouveau-Monde.
Lacs. - II y a de nombreux lacs de peu d'envergure, tous situés dans la région basaltique de l'Aubrac. Proches de Langogne, mais hors de la Lozère, sont : dans la Haute-Loire, le lac du Bouchet, situé à une altitude de 1.197 m. dans un cratère de volcan. Sa forme ovale a des diamètres d'environ 900 mètres pour une profondeur de 93 m. Sa périphérie est presque entièrement couverte de bois qui lui donnent un aspect inoubliable. Dans l'Ardèche, se trouve un autre lac, d'Issarlés, le plus profond des lacs français, avec ses 150 m. Il est également dans le cratère du volcan de Cherchemus et a deux diamètres de 1.292 m. et 1.007 m. correspondant a la forme ovale de sa superficie. Ses rives dénudées sont arides et d'une sauvagerie infinie. On utilise maintenant ses eaux pour l'alimentation d'une usine électrique. Fait curieux ces deux lacs n'ont aucune source d'alimentation ni exutoire d'écoulement apparents.
Certains auteurs ont cité le lac de la Ponteyre pour en faire le riverain du Castra du Mont Milan et de la grande voie Régordane (GR®700), mais cette indication est formellement controuvée ainsi qu'il sera indiqué plus loin.
Eaux minérales. - La Lozère est riche en eaux minérales et cependant ses sources restent à peu près inexploitées, abandonnées, inconnues. Près de Langogne, à Laval-Atger, trois sources coulaient autrefois : la Souveraine (14°), Sainte-Eulalie et Sainte-Justine (16°). Leur faible débit a entraîné leur abandon. Leur eau était minérale, calcaire, bicarbonatée, magnésienne. Autrement intéressantes seraient les sources d'eau des Crémades, si elles étaient judicieusement exploitées au lieu d'être inconsidérément mélangées à une eau douteuse, tirée d'un ru en aval du village du Cheylard-l'Evêque dont il reçoit les impuretés. Ces sources, au nombre de 17, jaillissent dans une cuvette lacustre, au milieu d'un site forestier. L'eau est pure et d'une remarquable qualité radio-active, bien supérieure en teneur millicrocuries à la plupart des autres stations françaises: La Bourboule, Royat, Plombières, Dax, Vichy. Comme eau de table, elle soulage et guérit toutes les maladies toxiques et de reins ; elle est efficace contre l'albumine, l'arthritisme et en général contre toutes les affections résultant de l'impureté de sang et contre les virus de circulation. Elle est propice aux cures de lavage et d'élimination des intoxiqués. L'association de silice et d'une faible minéralisation lui donnent d'éminentes qualités contre les maladies circulatoires et nerveuses qui ont fait, par exemple, la renommée de Luchon, Evian, Thonon, Divonne, Grange-Linia.
Les mérites des eaux des Crémades sont établis par les analyses d'éminents médecins bactériologistes de l'Institut Buisson-Bertrand, par le professeur Lisbonne de Montpellier, le professeur Le Pape de Paris, le Dr Forestier, délégué permanent de la France à la Société des Nations et par les réputés professeurs du Collège de France, démontrant que cette eau a le double mérite d'avoir une valeur curative et médicinale. Cette eau de qualité bienfaisante est connue et captée depuis longtemps, alors que par invraisemblable incurie rien n'a été tenté pour sa mise en valeur. Mieux. Par aberration inadmissible, même la possibilité d'en boire a été supprimée aux usagers.
Cette eau thérapeutique et curative, mélangée à celle du Langouyrou écarte le rapport financier qu'aurait pu exploiter la ville, établie en station balnéaire drainant la foule des intoxiqués, des malades, parmi les estivants, atitrés par une intelligente propagande des qualités bénéfiques et également curatives d'une eau unique par sa radio-activité.
La municipalité de Verdelhan des Molles avait dépensé une trentaine de mille francs pour faire la première adduction de l'eau des Crémades, mais son projet, trop sommaire, aggravé de la faute de recueillir les eaux de surface polluées, fut amélioré par la municipalité Adolphe Nouet. Ayant fait effectuer les analyses qui établissaient les hautes qualités de cette eau incomparable, elle entre-prii un meilleur captage des sources pour les conduire, non seulement aux bornes-fontaines et aux bouches d'incendie, mais à tous les robinets des maisons. Il fallut linconséquence d'une municipalité, venue postérieurement, pour annihiler cette magnifique innovation, en détruire les heureux effets et priver la ville d'une eau qui aurait fait son renom et sa fortune, en la classant station balnéaire, dispensatrice de cures et traitements redonnant la santé.
Aucune autre source d'eau minérale n'existe autour de Langogne. Seules seraient à nommer la Chaldette, dans la commune de Brion et les stations thermales de Bagnols-lès-Bains et de Saint-Laurent-les-Bains, l'une et l'autre connues au temps de l'occupation romaine.
Faune. - Il se fait, en Lozère, un élevage appréciable de bovins sur les pâturages de la Montagne. L'Aubrac, en particulier, s'est fait une renommée de ses bêtes à cornes. Ailleurs, notamment sur les Causses, s'élèvent, surtout en période estivale, des ovins. Autrefois, on a décompté jusqu à 500.000 moutons fixés à demeure et 350.000 venus estiver sur les pacages Gévaudanais. Leur nombre a considérablement décru, faute peut-être de bergers qualifiés et aussi d'un manque d'industrie employant la laine.
L'exportation d'animaux de boucherie vivants ou abattus a pris place prépondérante, à Langogne surtout, dont les abattoirs, à eux seuls, expédient les trois quarts des viandes mortes produites par la Lozère et même en provenance des départements voisins. Il est cependant déplorable que les dépouilles et peaux des animaux abattus ne soient pas travaillées sur place par des industries dérivant de la tannerie, peausserie, filature, tissage.
Dans l'ancien temps, il y avait, dans les profondes forêts du terroir, des cerfs, .chevreuils, sangliers, loups, lynx, renards, blaireaux, fouines, lièvres et lapins de garenne. A l'époque préhistorique existait l'ours des cavernes. Un Lozérien, le Dr Prunières, a découvert, notamment, un squelette de ces animaux, tué par une pointe de flèche de silex fiché entre deux vertèbres. Maintenant, vivant à l'état sauvage, on ne retrouve guère que de rares sangliers, des blaireaux et fouines. Le lièvre est abondant ainsi que le lapin de garenne.
Les oiseaux rapaces ont à peu près disparu. Encore quelques buses, busards, milans, chouettes, planent sur son ciel avec quantité de corbeaux et de pies. De passage circulent des oiseaux migrateurs : cailles, bécasses, bécassines, grives, canards, oies tandis que, à demeure, restent les perdrix, faisans, pigeons et une foule de petits ovipares, moineaux, alouettes, pinsons, fauvettes, etc...
Les reptiles comprennent des couleuvres et orvets, de rares vipères, lézards verts et gris ; des batraciens, grenouilles, crapauds, salamandres, tritons. Il y a également des mollusques gastéropodes communs, limaces et escargots, des vers, sangsues et infusoires ; une foule d'insectes assez différents suivant les régions chaudes et froides.
Les poissons abondent dans les rivières : ombres, goujons, vérons, barbeaux, brèmes, ables, quelques anguilles et surtout des truites, ainsi que des écrevisses, du type crustacés.
Flore. - Elle est d'une extrême variété, quoique chaque région Montagne, Causses, Cévennes, ait ses particularités. L'olivier, le mûrier, le platane, certains arbres fruitiers, la vigne, poussent entre 200 et 400 mètres ; le châtaignier, le noyer, l'acacia, entre 400 et 800 m. ; le hêtre, I l'ormeau, le frêne, le chêne, le buis, le houx, le genévrier, le pin, le mélèze, le sapin, entre 800 et 1.500 mètres; au-dessus s'établit la zone alpine avec des plantes où domine l'aubépine, le roncier et surtout le genêt. La situation du terroir de Langogne a donc une production bien déterminée à laquelle il faut joindre la petite fraise, la myrtille, les champignons comestibles et autres. Les cultures sommaires n'ont que des pommes de terre, raves, seigle, orge, avoine, lentilles, un peu de froment et des plantes potagères. Il y a des pâturages et des prairies où dominent 1 graminées émaillées d'une multitude de fleurs alpines d'un peu de gentiane, qui entraînent un commerce fleurs sèches d'herboristerie.
Les principales utilisations du bois consistent en piquets de mine, poteaux télégraphiques, traverses de cher de fer, fibres, bois de charpente, menuiserie, ébénisterie et chauffage. Il est singulier et regrettable que soit négligée transformation du bois en pâte à papier que l'on va chercher à des conditions onéreuses aux pays Scandinave au Canada ou ailleurs.
Minéraux. - Strabon écrivait: «Les rhuthènes les Gabales sont riches en minéraux d'argent ». Cette réputation est toute relative, du fait que ce précieux minerai, extrait dans le Gévaudan, est mélangé au plomb de sorte que la production ressort trop onéreuse. On trouve des galènes de plomb-argentifère vers Villefort, Viala Montmirat, Ispagnac, Chadenet, etc...
Les Sarrazins, envahisseurs, avaient aussi constaté présence de minerai de fer, sous forme de rognons d'hématites ou peroxyde de couleur brune et limonites surface du sol, dans des poches de décalcification et Causse Méjean. Ils en tirèrent profit au point qu'ils oublièrent de déguerpir lorsque cessa l'invasion et, renversement de situation, de dominateurs ils devinrent esclaves et s'amalgamèrent à la race Cévenole.
En plus du plomb-argentifère, il y a aussi du minerai de strabine et sulfure naturel d'antimoine, hématites de fer, de rares paillettes d'or dans les sables de rus Cévenols. Leur exploitation est insignifiante et à peu près délaissée. Il n'existe aucun marbre, ni pierres méritant mention spéciale. Le granit et le basalte abondent en Montagne et le calcaire dans les Cévennes. Ils ne sont utilisés que pour la bâtisse courante et pour l'empierrement des routes. On trouve du schiste feuilleté qui servait à la couverture des maisons dans les régions froides. Il est de plus en plus abandonné, à cause de son poids et des difficultés de taille. Rien ne serait à citer dans les environs de Langogne si la vogue à l'uranium n'avait surgi, à la suite de récentes découvertes atomiques. Des gisements sont signalés dans la contrée du Villaret, vers St-Jean-la-Fouillouse, à une quinzaine de kilomètres de Langogne et paraissent donner lieu à une exploitation prometteuse, susceptible d'ouvrir des horizons nouveaux de productivité.
Ancien hôtel de villégiature avec un grand jardin au bord de l'Allier, L'Etoile Maison d'hôtes se situe à La Bastide-Puylaurent entre la Lozère, l'Ardèche et les Cévennes dans les montagnes du Sud de la France. Au croisement des GR®7, GR®70 Chemin Stevenson, GR®72, GR®700 Voie Régordane (St Gilles), Cévenol, GR®470 Sources et Gorges de l'Allier, Montagne Ardéchoise, Margeride et des randonnées en étoile à la journée. Idéal pour un séjour de détente.
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