Longeant l'Allier depuis Luc par le Chemin Stevenson GR®70 juqu'à Rogleton, Robert Louis Stevenson monte à l'abbaye Notre Dame des Neiges en Ardèche avant de redescendre sur La Bastide-Puylaurent en Lozère. |
Puis nous rejoignons Catherine, Biscotte et les
ânes qui nous attendent sur le passage. Le correspondant réalise sa photo de
groupe et nous filons par une petite route.
Les gamins marchent bien, ils se disputent pour mener les "cadichons" à la
longe. Les touts petits sont calés sur un coussin entre les croisillons du bât.
Tout ce joli monde s'installe prestement quand nous décidons de raconter les
histoires et l'on a vite fait de reconnaître des enfants "de la campagne" à
leurs connaissances concernant la nature et les bêtes.
Au bout de quelques kilomètres et de quelques récits, le monastère Notre Dame des Neiges nous apparaît soudain. Il semble immense. Je l'avais imaginé un peu austère ou mystérieux, perdu dans un environnement sauvage. Ce n'est plus le cas dans la mesure où la route y conduit aujourd'hui.
Robert Louis Stevenson lui-même ne semble pas avoir été conquis par son allure au premier coup d'oeil. "Les bâtiments, au nombre de quatre, sont carrés, blancs et laids, sans autre signe distinctif qu'un beffroi et deux pignons en ardoise."
Cependant, la trappe est implantée à 1100 m d'altitude, et entourée de forêts.
Quand elle fut bâtie en 1850, elle était sise au fond du vallon, mais un incendie détruisit le bâtiment principal en 1912 et en l'espace de d'eux ans, chaque pierre fut récupérée pour servir à sa reconstruction, cette fois-ci à flanc de montagne pour bénéficier d'un meilleur ensoleillement.
Depuis, de nouvelles annexes sont venues l'agrandir, et l'on peut y accomplir une retraite dans le silence.
Les moines, disciples de Saint-Bernard, passent beaucoup de temps à prier, à chanter, à psalmodier. Pour autant, ils ne sont pas inactifs et produisent un vin de table très apprécié, ainsi qu'un mousseux appelé "Fleur des Neiges".
Robert Louis
Stevenson, lors de son voyage avec Modestine, a lui-même séjourné trois jours à
la trappe. En 1890, douze ans plus tard, Charles de Foucaud y effectua son
noviciat. Il fut ordonné en 1901 et partit alors pour le Sahara où il connut la
mort tragique que l'on sait.
Robert Schumann séjourna également à l'abbaye pendant la deuxième guerre
mondiale.
Il faut bien sûr réserver à l'avance pour pouvoir demeurer à la trappe. Sans
cela, il n'y a pas de visite possible, mais... l'incontournable boutique de
souvenirs, elle, ne refuse ni votre passage, ni vos euros, et la cave vous
propose volontiers ses bouteilles.
Les moines protègent leur relative solitude. Le salut de leurs âmes passe par un
tourisme efficace mais discret.
La dernière racontée
se déroule sur la pelouse au pied du bâtiment principal. Une petite fille a
choisi de rester sur l' âne pour m'écouter.
Mais toute bonne chose ayant une fin, ce petit monde court vite rejoindre le bus de ramassage scolaire tandis qu'une grande lassitude se glisse en moi. Tout s'est bien passé, l'ambiance fut sympathique, enfants et maîtres ont paru heureux et je m'en réjouis. Mais je dois, une fois encore, reconnaître que marche et contes, s'ils forment un beau couple, vous pompent aussi une bonne dose d'énergie.
Qu'importe, j'éprouve une grande joie à constater que ce périple suit son cours et remplit ses engagements à merveille. J'ai l'impression que nous y sommes engagés depuis des semaines, alors que nous en sommes seulement au cinquième jour ! Extrait de "Dans les pas de Stevenson". Editions du Fournel. par Flora Berger
***
Laisse-moi te conter une histoire enchanteresse, tissée dans les murs de l’abbaye Notre-Dame-des-Neiges, nichée à 1 100 mètres d’altitude dans la montagne ardéchoise.
Il était une fois, au crépuscule d’un jour d’hiver, une jeune novice nommée Élise. Elle avait trouvé refuge dans l’abbaye, cherchant la paix et la sérénité au cœur des sommets enneigés. Les murs de pierre grise gardaient les secrets des siècles passés, et les chants des moines résonnaient dans les voûtes. Élise aimait se promener dans le cloître, où les rosiers en fleurs exhalaient leur parfum sucré. Elle s’agenouillait devant l’autel de la chapelle, priant pour la lumière qui éclairerait son chemin. Les icônes anciennes semblaient veiller sur elle, leurs yeux peints scrutant son âme.
Un jour, alors que la neige tombait en flocons légers, Élise découvrit une porte dérobée dans le mur du scriptorium. Elle la poussa doucement, et un souffle d’air glacé l’accueillit. Derrière cette porte se cachait une bibliothèque secrète, oubliée de tous. Les étagères étaient chargées de manuscrits anciens, de parchemins jaunis par le temps. Élise s’assit près de la fenêtre, laissant la lueur blafarde de la lune éclairer les pages. Elle lut des histoires de saints et de pécheurs, de miracles et de tragédies. Mais un livre attira particulièrement son attention. Son cuir était usé, ses pages fragiles. Il racontait l’histoire d’un ermite solitaire qui avait vécu dans les grottes voisines, méditant sur la nature et la divinité. Élise se prit d’affection pour cet homme mystérieux, dont le visage était à peine esquissé dans les enluminures.
Chaque nuit, elle revenait à la bibliothèque, lisant les mots du vieil ermite. Elle rêvait de le rencontrer, de partager avec lui ses doutes et ses espoirs. Et un soir, alors que la neige tombait en tourbillons, elle entendit un murmure dans l’obscurité. L’ermite était là, assis près du brasero, son visage buriné par les années. Il lui parla de la solitude, de la quête de vérité, et de la beauté silencieuse de la neige qui recouvrait tout. Élise écouta, émerveillée, tandis que les étoiles brillaient au-dessus de l’abbaye. Depuis ce jour, Élise et l’ermite se retrouvaient chaque nuit dans la bibliothèque. Ils partageaient leurs pensées, leurs prières, et le mystère de la foi.
L’abbaye Notre-Dame-des-Neiges devint le lieu où le temps s’effaçait, où les saisons dansaient en harmonie. Et lorsque le printemps revint, Élise découvrit une fresque dans la chapelle. Elle représentait l’ermite, les yeux levés vers le ciel, entouré de flocons de neige. On disait que son âme s’était envolée vers les étoiles, laissant derrière elle une empreinte de lumière. Ainsi se termina l’histoire d’Élise et de l’ermite, gravée dans les pierres de l’abbaye Notre-Dame-des-Neiges. Les sœurs cisterciennes continuaient de prier, et la neige recouvrait doucement les toits. Et quelque part, dans l’invisible, l’ermite veillait, écoutant les murmures du vent et les prières des cœurs solitaires. Que cette histoire réchauffe ton âme, cher ami, comme la lueur d’une bougie dans la nuit froide de l’Ardèche.
Ancien hôtel de villégiature avec un jardin au bord de l'Allier, L'Etoile Maison d'hôtes se situe à La Bastide-Puylaurent entre la Lozère, l'Ardèche et les Cévennes dans les montagnes du Sud de la France. Au croisement des GR®7, GR®70 Chemin Stevenson, GR®72, GR®700 Voie Régordane (St Gilles), GR®470 Sources et Gorges de l'Allier, GRP® Cévenol, Montagne Ardéchoise, Margeride et de nombreuses randonnées en étoile à la journée. Idéal pour un séjour de détente et de randonnée.
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