Randonnée entre Margeride et Gévaudan |
Par sa situation ferroviaire, La Bastide Puylaurent reste pour nous le point de départ et de retour bien placé au Nord-Est de la Lozère à la frontière de l'Ardèche. Lieu de villégiature sur les bords de l'Allier à 3km de l'abbaye Notre Dame des Neiges. Aux croisement de plusieurs GR: GR®70 Chemin Stevenson, GR®700 Voie Régordane, GR®7 et GR®72.
Train direct de Paris via Clermont-Ferrand et Marseille via Nîmes par le "Cévenol". Du bourg de La Bastide-Puylaurent, nous irons plein Sud en suivant la route des Arvernes désignée sous le nom de Voie Régordane ou chemin de St Gilles, commun avec le GR®72.
En chemin, nous rencontrons le Palet de Gargantua que ce dernier avait jeté au village du Thort. Il s'agit d'une table de Dolmen. Voie Régordane: "Reg" signifie rivière et "ourdan" ligne, chemin. Il fallu attendre plusieurs siècles avant de généraliser le nom de Régordane à cette voie venant du Languedoc vers l'Auvergne.
Le ciel se fait plus vaste, la terre aussi et la couleur plus pure. A l'Est les pics du Vivarais, à l'ouest les hauts du Mont Lozère et les pentes du Goulet. Terre de genêts, jaune éclatant et terre de bruyères, mauve. On aperçoit bientôt La Garde Guérin, ses murailles et sa tour fichée en plein désert...
La Garde Guérin, petit village fortifié posé sur la lande, dressé à plat dans la seule immensité. A l'entrée du village médiéval, cette simple croix face au vaste plateau accueille le voyageur.
Dans un texte écrit au XIIème siècle, en latin tardif, on peut lire: "castrum quod vocatur la Garda", la place forte que l'on appelle La Garde. On ne sait pas au juste quand fut ajouté au nom de La Garde celui de Guérin. On pense généralement que les seigneurs qui s'installérent à La Garde vers le XIIème siècle étaient des Guérin. "Guérin" est un patronyme commun aux trois baronnies de Randon, d'Apcher et du Tournel.
L'existence des Guérin est attestée dans un acte de donation à l'abbaye de Gellone aujourd'hui Saint-Guilhem du désert daté de 1054. C'est un Guérin du Tournel qui a pris en charge ce château, qui en est devenu le suzerain. Le Tournel en effet se trouvait solidement implanté à Villefort et possessionné à La Garde.
Les Seigneurs du Tournel étaient Maîtres du Mont Lozère et d'une partie du Sauveterre. Ils tenaient garnison en quelques points névralgiques et ne tardèrent pas à porter toute leur attention à cette voie de pénétration unique reliant le Midi au Massif Central. On ne passait pas sur les rives du Rhône, de tout temps frontière solidement gardée.
La haute tour carrée est le dernier vestige du château féodal dominant le village et les gorges du Chassezac. La route des Arvernes et sa bordure en blocs de granit se trouve au pied de la Garde Guérin. dès le XIème siècle, la Garde Guérin apparaît comme lieu stratégique où les Chevaliers "Pariers", egaux en droits et devoirs se partageaient la Chôtellerie et les bénéfices des droits de péage sur la voie antique, Voie Régordane.
En 1965, La Garde Guérin était un village presque abandonné, où se maintenaient avec difficultés quelques agriculteurs. Il y avait pourtant un patrimoine architectural, très riche, à sauvegarder. Il était possible de restaurer ce village unique en son genre, de recréer un cadre de vie économique et social. grâce à la Direction de l'Architecture à Paris, La Garde Guérin fut retenue comme village pilote et bénéficia de subventions importantes.
La meilleur image de La Garde Guérin est celle qu'on a du château du Roure. "Tout est très beau, sur cette bruyère illimitée, qui làche les montagnes bleues"... "château de l'âme ou château intérieur" en référence au livre de sainte Thérèse d'Avila.
Le château du Roure est à deux pas de La Garde Guérin, à vol d'oiseau. Mais il en est séparé par les gorges déchiquetées, profondes et très spectaculaires Gorges du Chassezac dans son cours tortueux vers l'Ardèche.
Nombreuses ballades en boucles, baignade, canyoning, escalade. Affluent de l'Ardèche, le Chassezac parcourt des gorges granitiques très profondes (400 m) sous le village médiéval de la Garde-Guérin, dans le Parc national des Cévennes à 35 km à l'est de Mende et 40 km WSW d'Aubenas.
Villefort, bourgade importante depuis le moyen âge . Au pied du Mont Lozère à 580m. d'altitude dans la Vallée étroite de la Devèze. Au XVIIème siècle, Villefort était entouré de remparts, de fossées et de portes. L'une, celle de Portalet au Nord, l'autre, celle de Clédon au Sud vers les Cévennes.
Le village était traversé par le chemin Régordane. Il a conservé un quartier dit "Castel-Vieil", des maisons anciennes, des fenêtres des XIV et XVIème siècle, le pont St Jean du XIVème siècle, des empreintes des temps passées. La ville est aujourd'hui très paisible, un peu inanimée.
L'ancienne rue principale de Villefort avec ses maisons caractéristiques de l'architecture justement dénommée "regordanne". Bien qu'ayant appartenue jusqu'à la Révolution au Diocèse d'Uzès, l'histoire de Villefort fut toujours mêlée à celle du Gévaudan. Froidour. grand commis de Colbert, vint inspecter le chemin de la Régordane en 1668 et l'on peut lire dans les écrits de l' époque que Villefort se trouvait à un point névralgique entre les cités d'Alais et Langogne.
Le GR®68 de Villefort à Le Bleymard. Ce chemin muletier permet d'atteindre, depuis Villefort, la capitale du Gévaudan Mende. dès la sortie de Villefort, il pénètre en Gévaudan. Prenant assise sur le rebord du Mt Lozère, il traverse successivement Bergognon, Pomaret et autres hameaux avant d'atteindre Cubières.
Cubières a son confluent l'Altier qui prend sa source au Mont Lozère à 1639m., décrit de nombreux méandres avant de se jeter dans le Chassezac à 350m. d'altitude. Sur les pentes du Mt Lozère, Cubières vit dans la paix de ses vallées.
Le petit patrimoine. métier à ferre nommé "ferradou" en occitan. Servait à ferrer les boeufs et vaches. On ferrait toujours une paire de bovins habitués à travailler ensemble pour débarder le bois ou pour divers travaux agricoles. Témoin d'un passé peu mécanisé.
Au pied du Mt Lozère prospèrent les chênes à feuilles caduques, les ormes, les tilleuls... Le chêne vert Méditerranéen n'était pas aussi proche du Mont Lozère que de nos jours.
L'Homme défriche les Cévennes à l'âge du Fer, un peu plus tard dans notre Mont Lozère. C'est au début de notre ère; il égare ces petits bronzes arvernes sur lesquels les savants reconstituent les noms ou les monogrammes de chefs comme Epaenactus...
Dans le Massif du Mont Lozère. Une architecture liée aux racines du sol, intégrée dans les sites saisissants des hameaux silencieux.
Souche de cheminée en pierre, un chapeau en lauzes posé sur 4 ou 6 plots surplombés d'une pierre pesante pour résister au vent. Aux reflets des vieux toits que la mousse a rongés. Le Bleymard s'est posé dans la suite des temps pour commander l'entrée de sa belle Vallée .
Le Bleymard, le long du ruisseau de Combe Sourde. C'est un de ces endroits où l'homme qui cherche et cherchera de plus en plus de repos, de calme, trouvera ces joies simples que la nature lui prodigue.
"De Bleymard, l'après-midi, bien qu'il fût tard déjà, je partis à l'assaut d'un coin de la Lozère. Un chemin de charroi pierreux, mal délimité, guida ma marche. Je rencontrai au moins une demi-douzaine de chariots attelés de boeufs qui descendaient des bois, chargés chacun d'un pin entier pour le chauffage d'hiver." R.L. Stevenson
Du Bleymard, bourg minier dont il ne reste que peu de traces, on montera par un sentier dans le Massif forestier du Goulet pour atteindre le hameaux de Bonnetès et le gîte d'étape de Nathalie "l'Escoutal".
"Devant moi s'ouvrit une Vallée peu profonde et, à l'arrière, la chaîne des monts de la Lozère, partiellement boisés, aux flancs assez accidentés dans l'ensemble toutefois d'une configuration sèche et triste. A peine apparence de culture.
Pourtant, aux environs de Bleymard, la route venant de Villefort par Altier jusqu'à Bagnols les Bains et Mende traversait une série de prairies plantées de peupliers élancés et de partout toutes sonores des clochettes des ouailles et dès troupeaux. ...Si la soirée est belle et douce, il n'y a rein de meilleur dans la vie que de flâner devant la porte de l'Auberge..." Robert Louis Stevenson.
Aux alentours de Belvezet, à perte de vue, c'est une succession de chaînes, de collines... "Si vous montez sur une éminence, ce n'est que pour voir de nouvelles lignes de sommets plus éloignés. ...Et à présent, vous devez vous demander si, quand tout est fait, vous ne feriez pas mieux de vous asseoir chez vous au coin du feu et d'être heureux en pensant..." R.L. Stevenson
Le voyage se termine à la gare de Belvezet et sa voie ferrée qui relie Mende à La Bastide-Puylaurent via Allenc, Belvezet et Chasseradès. La ligne est souvent prise par les congéres en hiver, on a dû construire des tunnels de protection. C'est un excellent moyen de transport peu onéreux, très agréable et unique en France. Vous pourrez aussi monter dans le train avec votre vélo. Pour l'arrêt, il faut signaler sa présence sur le quai de la gare par un grand signe de la main. par M. Pasquier
Ancien hôtel de villégiature avec un jardin au bord de l'Allier, L'Etoile Maison d'hôtes se situe à La Bastide-Puylaurent entre la Lozère, l'Ardèche et les Cévennes dans les montagnes du Sud de la France. Au croisement des GR®7, GR®70 Chemin Stevenson, GR®72, GR®700 Voie Régordane (St Gilles), GR®470 Sources et Gorges de l'Allier, GRP® Cévenol, Montagne Ardéchoise, Margeride. De nombreux itinéraires en boucle pour des randonnées et des sorties à vélo d'une journée. Idéal pour un séjour de détente.
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